Impact des produits comestibles au cannabis légalisés sur les enfants canadiens

Une nouvelle étude sur les hospitalisations pour empoisonnement chez les enfants âgés de neuf ans et moins suggère que le taux d’hospitalisations pédiatriques causées par le cannabis a plus que doublé dans les provinces qui autorisent la vente de produits comestibles à base de cannabis.

En Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, environ un tiers de toutes les hospitalisations pédiatriques pour empoisonnement étaient dues au cannabis, selon l’étude.

L’étude, publiée dans la revue à comité de lecture JAMA Health Forum, a examiné non seulement le taux d’hospitalisations avant la légalisation, mais également pendant la période au cours de laquelle le cannabis a été légalisé mais les produits de cannabis comestibles réglementés n’avaient pas encore atteint les étagères, un distinction qui a permis aux chercheurs de comparer l’impact de la légalisation du cannabis séché avec la légalisation des produits comestibles.

Ses conclusions font écho à des recherches antérieures d’août qui ont révélé que les provinces qui ont légalisé les produits comestibles à base de cannabis au début de 2020 ont enregistré une augmentation des empoisonnements accidentels au cannabis chez les enfants – plus du double de celle du Québec, où la vente de produits comestibles est interdite.

Le cannabis a été légalisé partout au Canada en 2018, mais à cette époque, la réglementation n’incluait pas la vente de produits comestibles. Seule la fleur de cannabis séchée était autorisée à être vendue, le gouvernement fédéral permettant plus tard aux provinces d’autoriser ou non la vente d’autres produits à base de cannabis, y compris les produits comestibles.

Depuis janvier 2020, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont légalisé la vente de produits comestibles à base de cannabis, notamment les gommes, les bonbons, les chocolats et les produits de boulangerie. Le gouvernement provincial du Québec a décidé d’interdire la vente de ces produits, n’autorisant que la vente de boissons infusées au tétrahydrocannabinol.

La décision a permis aux chercheurs de comparer les données provinciales au cours de la même période pour voir si la légalisation des produits comestibles a fait une nette différence.

Pour cette étude, les chercheurs ont examiné les hospitalisations d’enfants âgés de zéro à neuf ans en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et au Québec entre janvier 2015 et la fin septembre 2021, une période de temps couvrant la période de pré-légalisation, la période pendant laquelle les produits à base de cannabis autres que les produits comestibles ont été légalisés et la période pendant laquelle les produits comestibles étaient légaux dans certaines provinces.

Les dossiers de plus de 3,4 millions d’enfants ont été inclus dans la recherche.

Sur l’ensemble de la période d’étude, il y a eu 4 406 hospitalisations pour intoxications toutes causes confondues chez les enfants de neuf ans et moins, dont 581 pour intoxication au cannabis.

L’âge moyen de l’enfant amené à l’hôpital avec une intoxication au cannabis était de trois à quatre ans. Le tétrahydrocannabinol, ou THC, est le principal ingrédient psychoactif du cannabis.

Avant toute légalisation du cannabis, environ 57 hospitalisations pédiatriques sur 1 000 pour empoisonnement étaient dues au cannabis en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Le taux était de 38,5 sur 1 000 au Québec.

Après la légalisation du cannabis en 2018, le taux a augmenté pour les quatre, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique voyant le taux augmenter à 150 pour 1 000 et le Québec le voyant augmenter à 117,5 pour 1 000.

Une fois que les produits comestibles ont été légalisés en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, le taux d’hospitalisations dues à une intoxication au cannabis a plus que doublé, d’après les données, le cannabis étant enregistré comme cause de 318 hospitalisations pédiatriques sur 1 000 pour empoisonnement.

Au cours de la même période, le taux d’intoxications au cannabis sur l’ensemble des intoxications n’a augmenté que légèrement au Québec, à 138 sur 1 000.

La grande différence entre les trois provinces qui ont légalisé les produits comestibles à base de cannabis et celle qui ne l’a pas fait suggère que la politique pourrait jouer un rôle dans ces empoisonnements accidentels.

Les régulateurs s’inquiètent depuis longtemps de l’idée que des produits comestibles – qui ne semblent pas différents du chocolat ou des bonbons ordinaires une fois sortis de leur emballage – soient accidentellement ramassés par de jeunes enfants, Santé Canada stipulant un maximum de 10 milligrammes de THC par produit comestible. emballage et exigeant que l’emballage soit conçu d’une manière qui n’attire pas les enfants.

Des études antérieures ont examiné le taux d’empoisonnements au cannabis chez les enfants avant et après la légalisation, mais les chercheurs ont noté qu’ils voulaient examiner les empoisonnements au cannabis parmi les empoisonnements de toutes causes afin d’éliminer le facteur de confusion de la pandémie elle-même ; étant donné que de nombreux enfants étaient davantage à la maison au début de la pandémie en raison de la fermeture des écoles, il est possible que tous les empoisonnements aient augmenté.

Cependant, l’augmentation du taux d’intoxications au cannabis par rapport aux intoxications toutes causes semble suggérer que le problème ne peut pas être entièrement expliqué par la seule pandémie.

« Nos résultats suggèrent que l’imposition de restrictions sur la vente de produits comestibles au cannabis commerciaux visuellement attrayants et appétissants est une stratégie et une considération politiques clés pour prévenir les empoisonnements pédiatriques involontaires au cannabis aux États-Unis et dans d’autres pays envisageant de légaliser le cannabis récréatif », a déclaré l’auteur de l’étude dans son rapport. conclusion.