Immobilier au Canada : la bulle va-t-elle éclater ?
Un analyste qui décrit le Canada comme étant assis sur « l’une des plus grandes bulles immobilières de tous les temps » prévient que si elle éclate, le pays pourrait être plongé dans une récession plus profonde que prévu.
« Je ne dirais pas nécessairement que c’est imminent », a déclaré Phillip Colmar, associé chez Global Strategist chez MRB Partners, à CTV News Channel. « Je dirais que c’est assez inévitable. »
Mais qu’est-ce qui expose le marché immobilier canadien à un risque si élevé de s’effondrer ? Colmar a expliqué la crise brassicole « sous la surface » et a proposé ses principaux points à retenir à Todd van der Heyden lors d’un entretien en tête-à-tête mardi.
PRIX DES LOGEMENTS PAR RAPPORT AU REVENU RELATIF
Colmar affirme que ceux qui recherchent « un gros titre sur une bulle immobilière » devraient garder un œil sur la disparité entre les prix de l’immobilier et les revenus.
Il prévient que des décennies de faibles taux d’intérêt au Canada « ont séduit de nombreux acheteurs de maison » et ont conduit à « un effet de levier excessif qui soutient l’ensemble du système ».
Mais dans quelle mesure les propriétaires canadiens sont-ils endettés ? Colmar affirme que la ville se situe nettement « au nord de l’endroit où se trouvaient les États-Unis » avant le krach immobilier de 2008.
« Le Canada est vraiment hors du commun sur ce front. »
« UN AVANT-GÔT DE CE QUI EST À VENIR »
Contrairement aux États-Unis, où les acheteurs peuvent être admissibles à un prêt hypothécaire sur 30 ans, les emprunteurs canadiens doivent renouveler leur prêt hypothécaire tous les cinq ans, aux taux d’intérêt en vigueur.
Colmar affirme que c’est l’une des raisons pour lesquelles les charges hypothécaires peuvent devenir astronomiques.
« L’accessibilité est mauvaise à l’heure actuelle », dit Colmar, « mais le service de la dette sur ces prêts hypothécaires est assez excessif ».
Les taux d’intérêt au Canada sont actuellement à leurs plus hauts niveaux depuis 2001, après une année de hausses visant à lutter contre l’inflation, et Colmar prévient que les pressions auxquelles sont confrontés les propriétaires hypothécaires ne sont « qu’un avant-goût de ce qui va arriver ».
LA BULLE VA-T-ELLE ÉCLAIRER ?
Même si Colmar ne pense pas qu’un krach immobilier soit imminent, il prévient que lorsque « on est confronté à ce genre d’excès… il faut espérer que les taux d’intérêt n’augmentent pas ».
Colmar affirme que certains des facteurs clés à surveiller sont de nouvelles hausses des taux d’intérêt et des niveaux d’emploi – avertissant que si la hausse des niveaux de chômage se combine avec une hausse des taux hypothécaires, le Canada pourrait être confronté à une situation similaire à la crise de 2008 aux États-Unis.
À quoi cela ressemblerait-il ici ?
« Un cycle de désendettement très profond, une récession assez prononcée », estime Colmar. « La monnaie va aussi en prendre au menton. »
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