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François Legault vient de se fiancé avec Pierre Poilievre

Quelle mouche a bien pu piquer le premier ministre Legault pour s’en prendre si vivement au Bloc Québécois et lui reprocher son appui au gouvernement fédéral? Pour un premier ministre qui dénonce régulièrement, et souvent à juste titre, l’empiétement du gouvernement fédéral dans les champs de compétence des provinces, voilà qu’il se permet de s’immiscer dans la politique fédérale d’une manière étonnante. Cette intervention soulève un certain nombre de questions, non seulement sur la cohérence de son discours, mais également sur sa vision du rôle que le Bloc Québécois devrait jouer à Ottawa.

Des reproches

Le premier ministre reproche en effet au Bloc de soutenir le gouvernement sans obtenir en retour d’avantages concrets pour le Québec. Mais cela soulève une question fondamentale : qui parle réellement au nom du Québec ? Est-ce le premier ministre ou le Bloc Québécois? Pourquoi Legault semble-t-il sous-entendre que le Bloc devrait en quelque sorte endosser SES responsabilités ?

Le rôle premier du Bloc, rappelons-le, est de représenter les intérêts du Québec sur la scène fédérale, mais ce n’est en aucun cas à lui de se substituer aux responsabilités du gouvernement provincial. C’est au premier ministre de parler au nom des Québécois, de défendre les intérêts du Québec au sein de la fédération canadienne, et de veiller à ce que les besoins et les particularités de la province soient respectés. Le Bloc ne peut pas, et ne doit pas, se voir imposer la tâche de combler les éventuelles lacunes de l’action provinciale à ce niveau.

Pourquoi?

Par ailleurs, Legault, en exprimant son souhait de voir des élections fédérales déclenchées, laisse entendre qu’un gouvernement conservateur sous la direction de Pierre Poilievre serait plus à même de défendre les intérêts québécois que le gouvernement libéral de Justin Trudeau. Sur quoi se base-t-il pour affirmer une telle chose ? Pierre Poilievre, jusqu’à présent, a montré peu d’intérêt pour les demandes spécifiques du Québec.

Il refuse d’ailleurs de proposer une plateforme électorale distincte pour notre nation, se contentant de promesses généralistes qui peinent à répondre aux particularités québécoises. De plus, il promet même de relancer des projets controversés comme GNL-Québec, un projet que le gouvernement Legault lui-même a rejeté.

Alors, quelles garanties le Parti conservateur at-il offert à François Legault ? Quels engagements concrets Poilievre at-il pris qui justifie une telle confiance de la part du premier ministre ? Jusqu’à présent, aucune réponse claire n’a été donnée à ces questions, laissant une impression d’incohérence dans le discours de Legault.

Du point de vue stratégique, l’attitude de François Legault est également difficile à comprendre. En attaquant le Bloc Québécois, il semble prendre le parti du Parti conservateur, alors même qu’Yves-François Blanchet, chef du Bloc, jouit d’une popularité significative au Québec, bien plus que Pierre Poilievre, dont le message peine à trouver écho de ce côté de la rivière des Outaouais. Les conservateurs ont historiquement eu du mal à s’implanter au Québec, et les dernières tendances ne montrent pas de changement majeur à cet égard. Alors pourquoi Legault semble-t-il s’aligner sur une stratégie qui n’a jamais véritablement porté ses fruits au Québec ?



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