Les premiers ministres du Canada demandent au gouvernement fédéral de prolonger jusqu’à la fin février la date limite pour déclarer les dons de bienfaisance dans les déclarations de revenus.
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, en a fait la demande dans une lettre adressée la veille de Noël au premier ministre Justin Trudeau, envoyée en sa qualité de président du Conseil de la fédération.
« Les organismes de bienfaisance partout au Canada dépendent des collectes de fonds de fin d’année pour soutenir leurs opérations tout au long de l’année », a écrit Ford. « Cependant, les efforts de cette année ont été gravement touchés par la grève de Postes Canada, qui a empêché les donateurs de faire leurs dons habituels pour les Fêtes. »
Les organismes de bienfaisance ont signalé une baisse importante des dons par la poste pendant ce qui est généralement leur période la plus chargée de l’année. Ils blâment la grève de Postes Canada, qui a paralysé le courrier pendant un mois à partir de la mi-novembre, empêchant les donateurs d’envoyer des chèques à l’ancienne.
Les premiers ministres demandent au gouvernement fédéral de prolonger le délai de la fin de l’année à la fin février 2025, ce qui permettrait aux donateurs d’envoyer leurs chèques plus tard que d’habitude tout en étant crédités pour l’année d’imposition 2024.
Les premiers ministres font écho aux appels des dirigeants de trois groupes qui représentent les organismes de bienfaisance canadiens — Coopération Canada, Imagine Canada et la Coalition canadienne des organismes caritatifs en santé — qui ont co-écrit un article d’opinion publié lundi dans le Hill Times.
« Les effets de la grève des postes se feront sentir jusqu’en 2025 », écrivent les groupes. « Prolonger la période de réception des dons jusqu’au premier trimestre 2025 est une solution simple et efficace pour apporter un soulagement immédiat et aider le secteur caritatif à récupérer les revenus perdus.
L’Armée du Salut, qui fait état cette année d’une baisse de plus de 50 pour cent des dons pour les fêtes qu’elle attribue à la grève, a également plaidé pour une prolongation du délai fiscal.
« Il s’agit, selon nous, de faire ce qu’il faut pour ceux qui ont besoin d’aide quotidiennement. Et nous sommes reconnaissants envers les premiers ministres d’avoir compris l’importance de cela », a déclaré le lieutenant-colonel. John Murray, porte-parole de l’association.
Murray s’est dit « prudemment optimiste » quant au fait que les premiers ministres ajoutant leur voix à l’appel pourraient donner des résultats, mais sinon, l’organisme de bienfaisance devra « évaluer de manière approfondie » les services qu’il peut offrir en 2025.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, qui représente plus de 55 000 membres, a lancé son moyen de pression le 15 novembre sur des questions telles que la manière de déployer le personnel pour les quarts de livraison proposés le week-end.
Les facteurs ont reçu l’ordre de retourner au travail le 17 décembre lorsque le Conseil canadien des relations industrielles a déclaré que les deux parties étaient dans une impasse et qu’elles ne seraient pas en mesure de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année.
Les bureaux de poste ont commencé à accepter du nouveau courrier deux jours plus tard. Mais à ce moment-là, le temps était compté pour que les donateurs envoient leurs chèques.
Murray a déclaré que les appels par la poste sont particulièrement efficaces parce que les principaux donateurs de l’armée sont âgés de plus de 55 ans et sont plus susceptibles de compter sur le service postal.
Le bureau de Trudeau n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.