ExplainSpeaking : Comparaison entre les économies de Palestine et d’Israël en 6 graphiques | Actualités expliquées

Le Conflit israélo-palestinien continue de dominer le cycle de l’actualité avec un nombre croissant de victimes. Voici une comparaison instantanée des deux économies basée sur les données du Fonds monétaire international (FMI). Elle sera suivie d’une analyse plus détaillée de l’économie de Gaza, basée sur la dernière évaluation de la Banque mondiale publiée en septembre, quelques jours seulement avant la dernière vague de violence.

#1 Taille de la population

Avant d’examiner un quelconque paramètre économique, il faut s’intéresser à la taille de la population. Cette variable démographique joue souvent un rôle clé dans la réussite économique d’une économie.

graphique 1 GRAPHIQUE 1 : Avec 9,81 millions d’habitants, la population d’Israël en 2023 est presque le double de celle de la Cisjordanie et de Gaza (5,48 millions).

Comme le montre le GRAPHIQUE 1, avec 9,81 millions d’habitants, la population d’Israël en 2023 est presque le double de celle de la Cisjordanie et de Gaza (5,48 millions).

#2 PIB nominal

Au niveau macro, le paramètre le plus fondamental utilisé pour comparer deux économies, leur puissance et leur santé relatives est d’examiner le produit intérieur brut (ou PIB). Le PIB est essentiellement la valeur marchande de tous les biens et services finaux produits dans les limites géographiques d’un pays au cours d’une année donnée. Le PIB, qui peut être calculé et présenté de différentes manières, tend à constituer un moyen assez simple de relier une économie à l’autre.

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graphique 2 GRAPHIQUE 2 : En 2023, le FMI estime le PIB d’Israël à 522 milliards de dollars, tandis que le PIB de la Cisjordanie et de Gaza était juste au-dessus de 18 milliards de dollars en 2021 et était estimé (par la Banque mondiale) à 20 milliards de dollars en 2023.

Le GRAPHIQUE 2 montre le niveau du PIB nominal des deux économies. Comme il est évident, il n’y a aucune comparaison entre les niveaux de PIB. En 2023, le FMI estime le PIB d’Israël à 522 milliards de dollars, tandis que le PIB de la Cisjordanie et de Gaza était juste au-dessus de 18 milliards de dollars en 2021 et était estimé (par la Banque mondiale) à 20 milliards de dollars en 2023. En d’autres termes, même avant la Lors de la dernière vague de violence, le niveau du PIB d’Israël était plus de 26 fois supérieur à celui de la Palestine.

#3 PIB par habitant

Cette métrique résume rapidement l’effet combiné des deux premières métriques. Ce faisant, le PIB par habitant – ou le niveau de revenu moyen dans une économie – fournit une mesure théorique mais utile de la prospérité généralisée.

graphique 3 GRAPHIQUE 3 : À 51 800 dollars, le niveau de revenu moyen d’Israël est près de 15 fois supérieur à celui de la Palestine.

Le GRAPHIQUE 3 montre que le PIB par habitant de la Cisjordanie et de Gaza en 2021 n’était que de 3 460 dollars par an. À 51 800 dollars, le niveau de revenu moyen d’Israël est près de 15 fois supérieur à celui de la Palestine. Pour plus de contexte, le graphique fournit également le niveau du PIB par habitant de l’Inde. En 2021, c’était 2 240 $ par an.

#4 Taux d’inflation

Le taux d’inflation est le taux auquel le niveau général des prix augmente d’une année sur l’autre.

tableau 4 GRAPHIQUE 4 : Selon le FMI, en 2023 et avant le dernier conflit, le taux d’inflation en Israël était de 4,3 % contre 3,4 % en Cisjordanie et à Gaza.

Le GRAPHIQUE 4 montre que sur ce point, pour l’essentiel, les deux économies ont évolué très étroitement. En fait, selon le FMI, en 2023 et avant le dernier conflit, le taux d’inflation en Israël était de 4,3 % contre 3,4 % en Cisjordanie et à Gaza.

#5 Taux de croissance du PIB réel

Le PIB réel est le niveau du PIB lorsque l’on soustrait l’effet de l’inflation du PIB nominal. Certes, le PIB nominal peut augmenter soit parce qu’une économie produit plus de biens et de services, soit parce que le même niveau de biens et de services coûte plus cher. Le plus souvent, la hausse du PIB résulte d’une combinaison de deux facteurs. Le PIB réel fait référence au niveau de PIB qu’un pays produit sans l’impulsion fournie par le taux d’inflation annuel.

Le taux de croissance du PIB réel reflète le taux de croissance du PIB réel d’une année sur l’autre. Dans le langage courant, c’est ce taux que l’on appelle le taux de croissance du PIB d’un pays.

tableau 5 GRAPHIQUE 5 : Le PIB réel d’Israël s’est contracté de seulement 1,5 %.

Le GRAPHIQUE 5 fait ressortir une différence essentielle entre les taux de croissance des deux économies : le PIB réel de la Palestine fluctue bien plus que celui d’Israël. Des niveaux de fluctuation plus élevés suggèrent que l’économie ne s’est pas stabilisée et souvent le taux de croissance plus élevé d’une année est en grande partie le résultat d’une croissance terriblement faible au cours de l’année précédente.

La vulnérabilité relativement élevée de l’économie palestinienne est mieux illustrée par les taux de croissance du PIB réel pour 2020 – l’année où la pandémie de Covid a frappé toutes les économies. Le PIB réel d’Israël s’est contracté de seulement 1,5 %.

L’économie de la Cisjordanie et de Gaza s’est contractée de plus de 11 %. Pour rappel, le PIB réel de l’Inde s’est contracté de 5,5 % en 2020.

#6 Taux de chômage

Dans n’importe quelle économie, tout le monde ne cherche pas un emploi. Seul un certain nombre de personnes recherchent un emploi. Le taux de chômage est le pourcentage de personnes qui n’ont pas trouvé d’emploi alors qu’elles en cherchaient. Il s’agit souvent de l’indicateur de référence pour évaluer l’état du marché du travail dans n’importe quelle économie.

tableau 6 GRAPHIQUE 6 : Au dernier décompte, le taux de chômage en Israël n’était que de 3,5 % tandis que celui de la Cisjordanie et de Gaza était de 24,2 %, soit près de huit fois plus.

Le GRAPHIQUE 6 montre la différence marquée entre les taux de chômage qui prévalent dans les deux économies. Au dernier décompte, le taux de chômage en Israël n’était que de 3,5 %, tandis que celui de la Cisjordanie et de Gaza était de 24,2 %, soit près de huit fois plus.

Pourquoi l’économie palestinienne connaît-elle autant de difficultés ?

Pourquoi, malgré la moitié de la population d’Israël, la Palestine se retrouve-t-elle si loin derrière Israël dans de nombreux paramètres macroéconomiques cruciaux ?

Une évaluation de la Banque mondiale publiée en septembre 2023 – quelques jours seulement avant l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre – indique ce qui suit :

« L’économie palestinienne a ralenti au cours des premiers mois de 2023. Les données préliminaires pour le premier trimestre (T1) de 2023 indiquent que la croissance a ralenti à 3,1 pour cent, en glissement annuel (a/a), en grande partie à cause du déclin de la post-économie. -reprise pandémique. Pendant ce temps, les restrictions systémiques imposées par le gouvernement israélien continuent de restreindre l’activité économique, en particulier à Gaza, où l’économie s’est contractée de 2,6 % au premier trimestre 2023, selon les données du Bureau central palestinien des statistiques (PCBS). Cela est dû en grande partie au déclin du secteur agricole, forestier et de la pêche, qui a diminué de près de 30 % suite à la décision du gouvernement indien de restreindre la vente de poisson gazaoui en Cisjordanie en août 2022. »

La Banque mondiale n’a pas non plus de perspectives optimistes : « Dans le scénario de base, l’économie palestinienne devrait continuer de languir sous le système à plusieurs niveaux de restrictions israéliennes sur l’accès aux mouvements et au commerce en Cisjordanie, le quasi-blocus de Gaza. , la division interne et un programme de réforme manquant de caractère concluant et d’élan du côté de l’Autorité palestinienne (AP). Ces contraintes continueront d’entraver l’activité économique et de décourager le développement du secteur privé, empêchant l’économie palestinienne d’atteindre son potentiel », indique l’évaluation de la Banque mondiale.

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Il ajoute que : « Dans ces hypothèses, la croissance économique devrait osciller autour de 3 pour cent à moyen terme et, en raison de la croissance rapide de la population, le revenu réel par habitant devrait, dans le meilleur des cas, stagner. »

Enfin, il a souligné des risques baissiers distincts dans son évaluation : « De plus, les risques baissiers restent élevés. Une escalade de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait mettre davantage à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement mondiales et accroître la pression sur les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, ralentissant ainsi la croissance de l’économie palestinienne. Parallèlement, de nouveaux affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes en Cisjordanie et à Gaza augmenteraient les niveaux d’incertitude politique et économique déjà élevés et pourraient limiter davantage l’accès des travailleurs palestiniens au marché du travail israélien.»

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