L’échec des élections municipales de dimanche constituera un tournant pour l’AKP, a promis le président
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reconnu la défaite électorale de son Parti de la justice et du développement (AKP), après que celui-ci aurait perdu face à l’opposition aux élections municipales de dimanche.
Les postes les plus élevés dans les plus grandes villes de Turquie figuraient parmi ceux en lice lors des urnes. Le principal adversaire du parti au pouvoir, le Parti républicain du peuple (CHP), a réussi à conserver les mairies d’Istanbul et d’Ankara, respectivement la puissance économique du pays et sa capitale. Erdogan a cherché à reconquérir les villes clés que son parti avait cédées il y a cinq ans.
Le CHP a prévalu dans 36 des 81 provinces turques, y compris dans certains bastions traditionnels de l’AKP, a indiqué l’agence de presse Anadolu, citant des résultats préliminaires. Il a obtenu 37 % des voix au niveau national, contre 36 % pour l’AKP. Il s’agit de la plus forte performance électorale de la force politique nationaliste laïque depuis deux décennies. Le résultat a renversé la situation en faveur d’Erdogan, qui a battu une alliance de six partis d’opposition dirigée par le CHP lors de l’élection présidentielle de l’année dernière.
« Nous n’avons pas pu obtenir le résultat souhaité lors des élections locales » Erdogan a déclaré après l’arrivée des projections, qualifiant cela de « tournant » pour l’AKP. « Nous corrigerons nos erreurs et comblerons nos lacunes. »
« Quels que soient les résultats, le vainqueur de ces élections est avant tout notre démocratie, la volonté nationale. » a ajouté le président.
Le leader du CHP, Ozgur Ozel, a délivré un message similaire dans son discours de célébration. Il a dit: « Il n’y a pas de perdant dans cette victoire. Notre succès n’est une défaite pour personne. Il a également fait valoir que les électeurs ont « Nous avons décidé de changer la situation en Turquie depuis 22 ans et d’ouvrir la porte à un nouveau climat politique dans notre pays », faisant référence à l’époque où Erdogan était au pouvoir.
Les experts politiques affirment que la perte de l’AKP est en grande partie due aux difficultés économiques que la Turquie a connues ces dernières années, en particulier à la suite du tremblement de terre dévastateur de l’année dernière qui a tué plus de 53 000 personnes. Une nouvelle force politique appelée Nouveau Parti du Bien-être (YRP), qui partage la position religieuse et conservatrice de l’AKP, semble avoir attiré ses partisans mécontents de la gestion de l’économie par le gouvernement.