Élections partielles : coup dur pour Justin Trudeau, qui perd un autre château fort
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Deux couleurs ont dominé les élections partielles de lundi : l’orange néo-démocrate à Winnipeg et le bleu bloquiste à Montréal. Les libéraux, quant à eux, devraient voir rouge, car ils ont perdu leur château fort montréalais par une poignée de voix…
Commençons par la circonscription de LaSalle–Émard–Verdun, à Montréal, où la lutte était extrêmement serrée entre le Bloc québécois et le Parti libéral du Canada. Le suspense a duré jusqu’au dépouillement du dernier bureau au petit matin, mardi.
Le dépouillement des votes a été plus long que prévu en raison du nombre record de candidatures avec 91 participations. Les résultats préliminaires ont été dévoilés au compte-gouttes.
Ce n’est que vers 3 h, après le dépouillement de 187 bureaux de vote, que la victoire du bloquiste Louis-Philippe Sauvé s’est précisée avec 8884 voix (28 % des voix), suivi de très près de la candidate libérale Laura Palestini qui en a obtenu 8636 (27,2 % des votes).
La candidate libérale Laura Palestini entourée de bénévoles.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Le candidat néo-démocrate Craig Sauvé est, quant à lui, arrivé troisième avec 8262 voix (26,1 % des voix). Le conservateur Louis Ialenti a obtenu 3676 voix (11,6 % des voix).
Il s’agit d’une défaite cuisante pour les libéraux de Justin Trudeau, qui viennent de perdre un deuxième château fort en moins de trois mois. En juin dernier, ils avaient perdu face aux conservateurs lors de l’élection partielle de Toronto-St. Paul’s, un autre bastion libéral.
L’élection partielle dans la circonscription de LaSalle–Émard–Verdun était nécessaire après la démission de l’ancien député et ministre David Lametti, qui occupait ce poste depuis 2015.
Aux dernières élections générales, en 2021, M. Lametti avait été réélu avec 42,9 % des voix, loin devant ses adversaires. Le candidat bloquiste avait recueilli 22,1 % des voix et le conservateur 7,5 %.
Justin Trudeau lors d’un point de presse au caucus libéral à Nanaimo, en Colombie-Britannique, le 11 septembre 2024.
Photo : La Presse Canadienne / DARRYL DYCK
Cette nouvelle défaite risque de remettre en question encore plus le leadership du premier ministre à la tête des libéraux.
Cela fait maintenant plus d’un an que le gouvernement de Justin Trudeau assiste, impuissant, à sa dégringolade dans les sondages. Le maintien au pouvoir du Cabinet minoritaire de M. Trudeau est d’autant plus incertain aujourd’hui après que le NPD a déchiré son entente avec les libéraux.
Par ailleurs, au cours des derniers mois, pas moins de 18 députés libéraux ont déjà signalé qu’ils ne se représentaient pas au prochain examen. Parmi eux, certains étaient ministres, comme Seamus O’Regan, Helena Jaczek, Omar Alghabra et Joyce Murray.
Pablo Rodriguez, le lieutenant politique québécois et ministre des Transports, a admis réfléchir à l’idée de faire le saut en politique provinciale pour briguer la chefferie du Parti libéral du Québec.
Et le 5 septembre, on apprenait que Jeremy Broadhurst, qui était jusqu’ici directeur national de campagne pour le Parti libéral, allait quitter son poste. Il demeurera dans ses fonctions jusqu’à la fin du mois.
La candidate du Nouveau Parti démocratique Leila Dance a célèbre sa victoire lors de l’élection partielle dans Elmwood–Transcona.
Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy
Au Manitoba, le chef du Nouveau Parti démocrate (NPD), Jagmeet Singh, a quant à lui réussi son pari.
La néo-démocrate Leila Dance a pu maintenir la flamme orange dans la circonscription d’Elmwood–Transcona en succédant à Daniel Blaikie, député démissionnaire qui s’est joint au gouvernement provincial de Wab Kinew.
Elle s’est positionnée en tête du scrutin avec 13 606 voix, suivie du candidat conservateur Colin Reynolds, qui en a obtenu 12 448.
Au cours de sa campagne, Leila Dance, qui occupe le poste de directrice générale de la Zone d’amélioration commerciale de Transcona, a mis l’accent sur le portefeuille des citoyens et assurée vouloir leur rendre la vie abordable.
Avec cette victoire, elle devient la sixième députée de la circonscription créée en 1988, et la cinquième néo-démocrate de l’histoire à occuper ce siège.
L’ancien député néo-démocrate Daniel Blaikie en pleine entrevue lors de l’élection partielle dans Elmwood–Transcona, à Winnipeg.
Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy
La circonscription d’Elmwood Transcona est considérée comme un château fort néo-démocrate longtemps resté imprenable. Depuis 1988, la circonscription (auparavant connue comme Winnipeg Transcona) a toujours été aux mains du NPDà l’exception du mandat conservateur de Lawrence Toet, entre 2011 et 2015.
Tard lundi soir, le conservateur Colin Reynolds a concédé la victoire, affirmant qu’il mettait fin à la course électorale de la même façon qu’il l’a commencé, comme un électricien dans le domaine de la construction.
Je suis fier de ce qu’on a fait, at-il dit. Je sais qu’on était donné perdant et on a mené une course serrée, quelque chose dont on peut être fier. Ça a été toute une aventure et je dois des remerciements à plusieurs personnes, les électeurs, les bénévoles, ma famille et ma femme.
Je vais me battre pour Elmwood–Transcona, pour les Canadiens. Je vous promets de vous rendre fiers et je vous reverrai à Ottawa !
a lancé la gagnante avec émotion.
Ian MacIntyre, du Parti libéral du Canada, est arrivé troisième avec 1360 voix. Nicolas Geddert, du Parti vert du Canada, a obtenu 366 voix. Sarah Couture, du Parti populaire du Canada, a eu 349 voix et le candidat du Parti Avenir Canada, Zbig Strycharz, a reçu 132.
Avec la collaboration de Thibault Jourdan.
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