
Durant son mandat, l’ancien président américain Donald Trump a maintes fois clamé son intention de réindustrialiser les États-Unis. Mais ces annonces, souvent accueillies avec scepticisme, ressemblent parfois plus à des coups de communication orchestrés par les grands groupes qu’à de véritables projets industriels. Alors, Trump peut-il vraiment réindustrialiser les États-Unis ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre ce que signifie “réindustrialiser”. Il s’agit de rétablir l’industrie manufacturière comme moteur principal de l’économie, une vision quelque peu archaïque à l’heure où l’économie mondiale est de plus en plus tournée vers les services et les nouvelles technologies. C’est un défi de taille, surtout dans un pays où la désindustrialisation a été le fruit de plusieurs décennies de politiques économiques et de mondialisation.
Les annonces de grands groupes industriels, comme General Motors ou Ford, qui promettent de rapatrier des usines aux États-Unis, font certes les gros titres. Mais elles doivent être analysées avec prudence. D’une part, ces projets sont souvent conditionnés à des avantages fiscaux ou des subventions publiques, ce qui pose la question de leur viabilité à long terme. D’autre part, ils ne compensent pas les pertes d’emplois dans les secteurs traditionnels, comme l’acier ou le charbon, qui continuent de pâtir de la concurrence internationale et de l’automatisation.
De plus, la réindustrialisation promise par Trump n’est pas synonyme de création d’emplois. L’automatisation et la robotisation, qui permettent d’augmenter la productivité, réduisent en effet le besoin en main-d’œuvre. Ainsi, même si des usines reviennent aux États-Unis, elles n’emploieront pas autant de personnes qu’avant.
En conclusion, si Donald Trump a pu, par ses annonces, séduire une partie de l’électorat désabusé par la désindustrialisation, la réalité économique et industrielle est beaucoup plus complexe. Les promesses de réindustrialisation peuvent ressembler à de grands coups de communication, mais elles ne doivent pas masquer les véritables enjeux : adapter l’économie américaine aux défis du XXIe siècle, plutôt que de tenter de revenir à un passé révolu.