Don Martin: Trudeau rencontre le moment – et se cache pour se couvrir
Il l’a saluée comme l’aube de l’ère libérale du « rencontrez le moment », un slogan accrocheur au sens peu clair présenté par le premier ministre Justin Trudeau la semaine dernière comme le défi de son parti pour l’année parlementaire à venir.
Alors que j’étais assis dans une salle d’attente d’hôpital surpeuplée lundi en attendant un examen préventif, j’ai regardé la première période de questions de l’année sur des moniteurs suspendus. Je voulais voir si ce gouvernement se rafraîchissait effectivement pour faire face à une liste décourageante de problèmes, clairement dominée par notre système de santé en difficulté.
Mais ce moment est passé alors que notre santé et les soins de santé sous-performants du Canada n’ont pas réussi à évaluer même une mention du chef de l’opposition officielle ou de ses perroquets parlementaires.
Les patients du module avec moi regardaient leur montre pour voir à quel point leurs rendez-vous chez l’oncologue étaient en retard. Pendant ce temps, la solution de financement pour une autre génération n’a subi aucune pression parlementaire au-delà d’une attaque du NPD contre la prestation privée de soins financés par l’État.
(L’ancienne et peut-être future chef du Parti vert, Elizabeth May, a un intérêt intéressant dans ce débat. Elle n’a pas été en mesure de trouver un médecin de famille pour les soins préventifs de base dans sa circonscription en Colombie-Britannique. l’accès aux soins, nous avons ici l’une des députées les plus connues du Canada qui languit sur une liste d’attente avec son mari, incapable de trouver un médecin pour obtenir les tests nécessaires pour son groupe d’âge. Mais je m’égare.)
En plus de ne pas rencontrer le moment des soins de santé, Trudeau a continué à utiliser sa première apparition parlementaire en 2023 pour servir de grosses portions de remaniement à froid, un véritable buffet du jour de la marmotte de répétitions fades et babillées.
Le moment de respecter la restriction des dépenses est clairement sur nous, avec les avertissements de récession du gouverneur de la Banque du Canada et les alarmes de dépenses d’un ancien gouverneur alors que la dette nationale gonflée par le déficit gonfle à 1,1 billion de dollars dans un contexte de revenus incertains. Mais la réponse de Trudeau a été de promettre sa vague volonté de dépenser tout ce qu’il faut pour continuer à choyer les Canadiens.
‘UNE RÉPONSE VINTAGE TRUDEAU’
Pendant ce temps, les conservateurs ont décidé que leur moment pour Trudeau était un blitz d’une douzaine de questions exigeant qu’on leur dise la valeur des contrats de consultation attribués à McKinsey and Co. où l’ancien patron Dominic Barton est un ami. Hélas, il n’y a pas eu de rencontre d’esprit de l’autre côté de l’allée alors que le premier ministre a livré une réponse vintage de Trudeau. Il a simplement prétendu qu’il n’avait pas entendu ou compris la question.
Et cela a duré encore et encore, une heure de moments sans réponse, des questions sans réponse et des fusils de chasse remplis de coups bon marché d’un premier ministre et d’un cabinet remontant dans le temps pour des munitions de faible calibre.
Il a, par exemple, indiqué à plusieurs reprises que la priorité de son gouvernement était d’aider la classe moyenne et ceux qui veulent la rejoindre, comme si cette ligne était en quelque sorte nouvelle au lieu d’être recyclée à partir de 2015.
À au moins deux reprises, il a donné une réponse à la question de McKinsey en faisant référence à l’Allocation canadienne pour enfants comme étant la réalisation phare de son gouvernement. Soit dit en passant, cet avantage a été mis en place en 2016.
Et il n’arrêtait pas de vanter les soins dentaires pour les enfants comme le dernier grand projet libéral, une jubilation exaspérante étant donné que c’était le NPD qui avait imposé ce soutien au programme de son gouvernement.
Ou bien sûr, il y aura des moments majeurs à venir qu’il ne pourra s’empêcher de rencontrer, qu’on le veuille ou non.
Le coût des subventions pour faire face aux incitations massives des États-Unis pour que les industries du changement climatique se déplacent vers le sud, l’accord imminent sur les soins de santé, le trou profond pour les achats militaires et la nécessité de faire passer les travailleurs du pétrole vers de nouvelles industries sont des nuages difficiles à l’horizon budgétaire.
Pourtant, bien que le slogan conservateur « Le Canada se sent brisé » ne soit pas exactement un rayon de soleil brillant en matière de communication, il reflète mieux la perception des électeurs inquiets qu’un slogan actualisé des voies ensoleillées imaginé dans un groupe de discussion kumbaya sans aucun doute payé par les contribuables.
Basé sur l’échec du premier jour de Trudeau à la Chambre des communes, « rencontrer le moment » est destiné à devenir le slogan le plus risible depuis le cri de ralliement désastreux de l’aîné Pierre Trudeau en 1972, qui insistait sur le fait que « la terre est forte » tout comme l’économie tanké.
Jusqu’à présent, Trudeau a rencontré docilement ses grands moments avec un canard, une esquive et une surdité sélective.
C’est la ligne du bas..