Dior présente un ballet de mode à Paris
La collection de vêtements pour hommes du directeur créatif Kim Jones s’inspire des légendaires icônes du ballet Margot Fonteyn et Rudolf Noureev.
Le maestro de la mode masculine de Dior, Kim Jones, a transformé un après-midi ensoleillé à Paris en une soirée étoilée de grandeur ballet à la Fashion Week de Paris, dans une démonstration de théâtre de mode.
Inspiré par les légendaires icônes du ballet Margot Fonteyn et Rudolf Noureev, Jones a livré vendredi un spectacle exubérant à l’annexe de l’Ecole Militaire.
Au milieu des mélodies envoûtantes de « Roméo et Juliette » de Sergei Prokofiev, la collection entrelaçait la fine couture de Dior avec une joyeuse explosion de glamour théâtral. Il a suscité les cris et les acclamations d’un public VIP, tout en explorant la dualité de la personnalité d’un artiste sur scène et dans les coulisses.
Voici quelques temps forts des défilés homme automne-hiver 2024 :
LES ÉTOILES DU BALLET DIOR
Au premier rang, aussi étoilé que le ciel nocturne simulé, des sommités comme Lewis Hamilton, Bill Nighy, Kate Moss, Nicholas Hoult, Rita Ora, la princesse Eugénie et Pharrell Williams ont assisté à un ballet de mode qui transcendait le défilé traditionnel. Leur présence a souligné l’attrait de la collection auprès d’un public diversifié, allant de la royauté aux icônes de la culture pop.
La maîtrise de Jones dans la fusion des codes traditionnels et de la modernité était évidente. Les beiges et les gris discrets, signature de la palette de Dior, étaient égayés d’éclats de couleurs exubérants : chaussettes jaune safran, sandales et sacs à main bleu lilas et pulls à rayures vives.
Les pièces de résistance comprenaient une cape-châle Renaissance brillante avec des franges festonnées argentées et des manteaux de laine réinventés avec des manches doubles, tombant en cascade poétiquement.
Faisant écho aux propres mots de Jones : « La collection, ou plutôt les collections, sont une question de contraste : les contrastes de la Maison Dior en termes de prêt-à-porter et de haute couture. C’est la différence entre sur scène et dans les coulisses ; la vie de Noureev théâtralement et dans la réalité.
Ce sentiment a été capturé par les contrastes entre les tons sobres et la confection de la première moitié du spectacle et les reflets, les reflets et les étincelles qui ont dominé la dernière partie dans un crescendo éblouissant.
Le recueil frôlait l’encyclopédie. Un kimono Uchikake argenté rendait hommage au style somptueux de Noureev. À côté de cela se trouvaient des silhouettes modernes – des pantalons élégants et des tricots côtelés, chacun témoignant du style contemporain de Jones.
Alors que le spectacle atteignait son point culminant, le public était à moitié impressionné et à moitié aux prises avec ses caméras tandis que la scène néon s’élevait comme un film de science-fiction transportant les modèles dans les airs. Ainsi, il fusionne les styles du passé avec une touche futuriste et spatiale.
LES GUERRIERS DOUX KENZO DE NIGO
Dans une fusion avant-gardiste de thèmes traditionnels et de style streetwear, le défilé du vendredi soir du créateur Nigo pour Kenzo évoque les doux guerriers et fait écho au passé de la marque.
La collection de cette saison marque un léger écart par rapport à l’accent mis au printemps précédent sur les thèmes preppy et universitaires.
Nigo a commencé l’automne avec une réinterprétation des carreaux – une vue microscopique se transformant en motifs agrandis, avec des silhouettes comprenant de larges épaules et des revers en cascade. Un des points forts était un gilet en fourrure pastel, ressemblant à une armure, mais avec une touche streetwear. Cette pièce, ornée d’un bracelet noir en diagonale rappelant une cravate d’épée asiatique, résume le thème des « guerriers doux ». Il en va de même pour les ceintures de style arts martiaux qui ornent plusieurs tenues féminines.
Nigo, le premier créateur japonais de Kenzo depuis le fondateur Kenzo Takada, s’est fait remarquer lors de ses débuts en janvier 2022, marquant un moment charnière dans l’histoire de la mode. Son parcours, des rues animées de A Swimming Ape aux couloirs luxueux de Kenzo, reflète un changement dans l’approche de l’industrie en matière de diversité et de créativité.
Les parallèles entre Nigo et Takada sont frappants. Tous deux partagent des racines japonaises, ont fréquenté la même école de mode de Tokyo et possèdent une vision artistique à la rencontre de l’Orient et de l’Occident. Le mandat de Nigo chez Kenzo apporte un mélange de son héritage streetwear et des motifs traditionnels de la maison.
La friperie chic de JUNYA WATANABE
Junya Watanabe a dévoilé une collection qui était un mélange magistral d’ambiance étrange et de mode urbaine agressive. La piste éclairée par des spots, projetant des ombres allongées, a préparé le terrain pour un spectacle qui faisait écho à la longue tradition d’expérimentation avant-gardiste et de fusion culturelle de Watanabe.
Les mannequins, parfois ornés de cheveux noirs de style punk et drapés de bijoux gonflés, ont défilé dans des ensembles sombres qui semblaient capturer l’essence de la philosophie de conception unique de Watanabe.
Leur tenue vestimentaire, une superposition de styles chaotique mais intentionnelle, évoquait le sentiment d’une aventure de friperie méticuleusement organisée. Cette approche, qui rappelle les œuvres antérieures de Watanabe, mettait en valeur sa capacité à transformer le chaotique en sublime.
Les vêtements présentaient un mélange d’éléments de couture traditionnels et de streetwear, un clin d’œil à ses débuts en 2001, lorsqu’il avait fusionné pour la première fois la haute couture et les vêtements de tous les jours. Les vestes ajustées de la collection ont été réinterprétées selon la perspective unique de la maison, brouillant les frontières entre formel et décontracté.
Cette contradiction créative s’est manifestée dans l’utilisation de combinaisons de tissus non conventionnelles et dans la transformation de silhouettes classiques en quelque chose de très contemporain. Les pièces éclectiques et superposées semblaient incarner l’esprit de la philosophie de Watanabe : une fusion du traditionnel et de l’avant-garde.