Les agriculteurs ont conduit leurs tracteurs dans le centre de Paris vendredi pour faire pression sur le président Emmanuel Macron, qui leur a promis une réunion lors du prochain salon agricole français pour discuter de leurs doléances.
Le Salon de l’Agriculture, qui ouvre ses portes samedi, est de facto la date limite pour les agriculteurs en colère qui disent qu’ils veulent des assurances écrites du gouvernement répondant à leurs demandes, sous peine de poursuivre leurs protestations.
Leurs plaintes incluent ce qu’ils appellent des règles environnementales lourdes et la menace d’importations bon marché en provenance de pays extérieurs à l’Union européenne, et ils exigent également des mesures pour remédier aux faibles revenus dont beaucoup d’entre eux souffrent encore.
Le Premier ministre Gabriel Attal n’a pas réussi à les apaiser avec une série de mesures annoncées mercredi, et tous les regards sont désormais tournés vers Macron, qui doit se rendre au salon de l’agriculture comme c’est la coutume pour les présidents samedi.
Macron a annoncé jeudi qu’il y organiserait un débat impliquant « tous les acteurs du monde agricole » pour « dessiner l’avenir » du secteur.
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Mais l’initiative a connu un début difficile lorsque Macron a inclus le groupe écologiste radical « Soulèvements de la Terre », que son propre ministre de l’Intérieur a récemment tenté de faire interdire au motif qu’il s’agissait d' »éco-terroristes ».
Après les protestations des syndicats agricoles, des hommes politiques de l’opposition et même des rangs du gouvernement, le groupe Soulevements a été rapidement désinvité, le bureau de Macron affirmant qu’il y avait eu « une erreur ».
Mais le mal est fait : le président du plus grand syndicat agricole français, la FNSEA, Arnaud Rousseau, a qualifié l’initiative de Macron de « cynique » et a déclaré qu’il ne participerait pas à « quelque chose qui ne permet pas un dialogue dans de bonnes conditions ».
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Même sans les militants, le débat de samedi s’annonçait « à sang rouge », a prédit le président du Salon de l’agriculture, Jean-Luc Poulain.
Le cabinet Macron a déclaré espérer un débat « sans tabou, dans un esprit républicain mais sans filtres ».
Attal a promis mercredi d’élever l’agriculture « au statut d’intérêt national fondamental », en présentant un projet de loi agricole destiné à répondre aux doléances des agriculteurs.
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Mais les agriculteurs ont continué à bloquer les autoroutes et les ronds-points, à incendier les pneus et à assiéger les supermarchés, affirmant qu’ils en avaient besoin de plus.
Les autorités trouvent le mouvement paysan « difficile à contrôler » dans certaines régions du pays, a indiqué à l’AFP une source policière.
Une trentaine de tracteurs sont entrés dans le centre de Paris en direction des Invalides, le musée militaire et l’esplanade à deux pas du Parlement français et juste en face du palais présidentiel de l’Elysée.
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Un deuxième convoi devait entrer dans la capitale plus tard vendredi.
La FNSEA a reconnu que le salon de l’agriculture de cette année — un événement annuel clé pour les agriculteurs, le public et les hommes politiques — serait « éminemment politique », mais a ajouté qu’il espérait qu’il serait aussi un « moment de célébration ».
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