Des passeurs donnent aux enfants des somnifères pour traverser la frontière

MILAN –

Les trafiquants d’une cellule de passeurs de migrants démantelée lors d’une enquête internationale ont administré des somnifères à des enfants pour les empêcher de faire du bruit alors qu’ils étaient transportés la nuit à travers la frontière croato-slovène, a annoncé jeudi la police italienne.

La police de la ville de Trieste, dans le nord-est de l’Italie, a identifié 26 suspects dans la cellule, faisant partie d’un cercle plus large, tous citoyens albanais et kosovars, dont de nombreux résidents italiens. Sept ont été arrêtés, cinq font l’objet de mandats d’arrêt pour suspicion d’association de malfaiteurs en vue d’aider à l’immigration clandestine et 13 autres font l’objet d’une enquête.

L’enquête a été lancée en 2021, avant que la Croatie n’abandonne ses contrôles aux frontières plus tôt cette année en rejoignant la zone de voyage sans passeport de l’espace Schengen de l’UE.

Selon la police italienne, les migrants ont été amenés en voiture à la frontière croato-slovène, puis traversés à pied la nuit et récupérés de l’autre côté. Alors que les enfants recevaient des somnifères, les adultes prenaient des boissons énergisantes en « énormes quantités » pour faire le voyage.

Dans certains cas, les passeurs ont battu les migrants pour les faire marcher, a indiqué la police. Les migrants ont payé entre 200 et 250 euros pour le passage de la frontière, un élément clé de la soi-disant route de contrebande des Balkans.

Le préfet Francesco Messina a déclaré que la cellule des 26 personnes avait été démantelée avec l’aide de la police croate et slovène. La plupart des migrants trafiqués à travers la frontière n’avaient pas l’intention que l’Italie soit leur destination finale, a-t-il ajouté.

Messine n’a pas précisé quelle était leur destination finale, mais il est courant que les migrants veuillent se diriger vers l’Europe du Nord.

« Il s’agit bien sûr d’une opération limitée et qui ne réduira pas le passage des migrants à court terme, mais cela crée une prise de conscience qui peut nous amener à une plus grande maîtrise de ce phénomène », a-t-il déclaré.