Les Allemands rapatriés par avion au début de la pandémie de coronavirus dans le cadre d’un effort de rapatriement à grande échelle ont engagé des poursuites judiciaires contre le gouvernement après avoir été facturés pour leurs frais de voyage.
Plus de 60 poursuites ont été intentées contre le gouvernement fédéral après l’envoi de près de 30 000 factures aux rapatriés, selon les chiffres publiés par le ministère allemand des Affaires étrangères.
La nouvelle a été révélée après que la question ait été soulevée dans une lettre d’un député du Parti démocratique libre (FDP), Roman Müller-Böhm.
À la mi-décembre, 28 728 avis de paiement avaient été envoyés, selon une réponse à la question de Müller-Böhm de Miguel Berger, secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères.
On ne sait pas encore combien de ces factures ont déjà été payées.
Dans un effort sans précédent, le gouvernement allemand a rapatrié 240000 ressortissants en Allemagne depuis le 17 mars après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement déclaré une pandémie et que des pays du monde entier se sont enfermés pour contenir la propagation du coronavirus.
Les voyageurs qui avaient réservé leurs vols par l’intermédiaire d’un voyagiste étaient ramenés gratuitement en Allemagne. En outre, le ministère fédéral des Affaires étrangères a également affrété des avions pour ramener 65 000 ressortissants et touristes à la maison depuis des zones à haut risque, effectuant 260 vols en provenance de 65 pays à la fin avril.
Le dernier avion affrété a décollé du Cap, en Afrique du Sud, le 24 avril, transportant 157 passagers.
À partir de juin, le ministère des Affaires étrangères a demandé aux ressortissants rapatriés de payer leurs préparatifs de voyage chez eux.
Les tarifs estimés étaient basés sur les prix des billets en classe économique sur les vols en provenance de la région du monde d’origine du voyageur.
Les vols rapatriés depuis les îles Canaries et l’Afrique du Nord ont été évalués à 200 €. Les tarifs en provenance d’Afrique australe et des Caraïbes ont été fixés à 500 € et les rapatriés d’Amérique du Sud et d’Asie ont dû payer 600 € pour rentrer chez eux.
Les ressortissants allemands ramenés de Nouvelle-Zélande, d’Australie ou des îles du Pacifique ont reçu une facture pour un vol au prix de 1000 €.
À l’époque, le ministère fédéral des Affaires étrangères pensait que les personnes renvoyées en Allemagne à partir de juin se partageraient la charge de 40% du coût total de l’opération estimée à 94 millions d’euros en vertu de la loi consulaire.
Les termes de la loi stipulent que, entre autres, les citoyens rapatriés en Allemagne doivent partager les coûts des vols charters.
L’UE à son tour a également soutenu le retour de certains des voyageurs des différents États membres par le biais de subventions.
Jusqu’à présent, 11% environ seulement des coûts – soit au total environ 10,6 millions d’euros – avaient été remboursés au 16 décembre. D’après les estimations du gouvernement, un solde impayé de 23 millions d’euros devrait encore être payé par des ressortissants allemands qui ont été ramené à la maison.