Des manifestations ont eu lieu dans toute la France samedi contre un nouveau projet de loi controversé qui interdirait les images policières et augmenterait la surveillance.
Le parlement français examine actuellement l’article 24 du projet de loi sur la sécurité nationale, qui propose de criminaliser le tournage et la publication d’images de policiers en service.
Des groupes de médias en France affirment que cela pourrait avoir un impact sur les journalistes couvrant les opérations de police, tandis que d’autres critiques craignent que cela ne vise à dissuader les citoyens de demander des comptes à la police.
Cela s’est produit après que des images vidéo de trois policiers battant un producteur de musique noir dans son studio à Paris soient devenues virales cette semaine, provoquant un tollé qui a vu des politiciens, des footballeurs et des millions d’utilisateurs des médias sociaux exprimer leur dégoût.
Mais les partisans de la loi, surtout le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, disent qu’il est nécessaire de protéger l’identité des agents des forces de l’ordre qui risquent d’être harcelés, menacés et violents.
Jeudi, le Premier ministre français Jean Castex a déclaré que le gouvernement réviserait le libellé du projet de loi à la suite du nouveau scandale sur les brutalités policières.
Des milliers de personnes se retrouvent à Nantes
Selon la police, environ 3500 personnes sont descendues dans les rues de la ville française de Nantes vendredi soir pour manifester. Les syndicats conjoints affirment que ce chiffre se situait entre 6,00 et 7 000.
Les manifestants portaient des banderoles et des pancartes portant la mention «défense des libertés individuelles et collectives», «non à la proposition d’une loi de sécurité globale» et «la violence, dernier refuge de l’incompétence», ainsi que «non vu, pas pris».
La marche a commencé calmement, mais des échauffourées ont éclaté pendant une heure et demie à partir de 19h30 environ lorsque la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
« Je ne critique pas tous les policiers, bien sûr, nous avons besoin d’une police respectable, nous avons besoin d’une police de confiance, mais ils doivent faire le ménage », a expliqué Camille, une manifestante nantaise de 56 ans.
« Je suis très en colère », a-t-elle ajouté. « A tous les policiers qui font correctement leur travail, je leur souhaite bonne chance dans cette police qui dérive vers des choses inacceptables. »
Parmi les slogans scandés, il y avait: «Liberté, liberté, liberté» et «police partout, justice nulle part», ainsi que «tout le monde déteste la police».
Les policiers ont déclaré avoir arrêté 17 personnes, dont six avant 17h30, lorsque la police a demandé aux manifestants d’ouvrir leurs sacs à leur arrivée au point de rassemblement.
« La justice doit rapidement faire la lumière sur ces violences policières », a tweeté la maire de Nantes Johanna Rolland, en réaction aux images des passages à tabac du producteur de musique à Paris.
« Il est également urgent de créer une autorité indépendante de contrôle et de sanction, à la place de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) », a déclaré Rolland.
Face aux critiques, le gouvernement a ajouté un amendement au projet de loi, précisant qu’il «ne ciblera que les images visant à nuire à l’intégrité physique ou psychologique des agents».
Après avoir nettoyé la chambre basse, le projet de loi sur la sécurité devra maintenant être approuvé par le Sénat.
Certains experts estiment qu’il pourrait également être condamné par la Cour constitutionnelle française.
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