Découverte d’un nouveau gène responsable de la SLA – Actualités en neurosciences
Résumé: Des chercheurs ont identifié une nouvelle mutation du gène ARPP21 liée à la SLA. La mutation a été trouvée chez 10 patients atteints de SLA issus de 7 familles non apparentées à La Rioja, en Espagne.
Cette découverte pourrait améliorer le diagnostic de la SLA et ouvrir la voie à des thérapies personnalisées. Ces résultats soulignent l’importance de la recherche génétique dans la compréhension et le traitement des maladies neurodégénératives.
Faits marquants:
- Nouvelle mutation : Mutation du gène ARPP21 liée à la SLA chez 10 patients.
- Diagnostic amélioré : Potentiel pour un diagnostic plus précis de la SLA et des thérapies personnalisées.
- Conséquences mondiales : Ces résultats pourraient conduire à de nouvelles recherches sur la SLA dans le monde entier.
Source: Institut de recherche de Sant Pau
Des chercheurs du Groupe de Maladies Neuromusculaires et du Groupe de Neurobiologie de la Démence de l’Institut de Recherche de Sant Pau (IR Sant Pau) et de l’Unité de Mémoire de l’Hôpital de Sant Pau, dirigés par le neurologue Dr Ricard Rojas-García, ont identifié une nouvelle mutation dans le gène ARPP21 qui pourrait être la cause de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative dévastatrice.
Plus précisément, il s’agit d’une mutation partagée (c.1586C>T ; p.Pro529Leu) dans le gène ARPP21 qui code pour une protéine de liaison à l’ARN et qui a été trouvée chez un total de 10 patients atteints de SLA provenant de 7 familles non apparentées dans une région du sud-est de la communauté autonome de La Rioja.
L’enquête a été lancée après avoir détecté un nombre anormalement élevé de cas de SLA à La Rioja, plus précisément dans la région sud-est de la communauté autonome. Le nombre de cas identifiés dans la zone, en particulier familiaux, et l’incidence minimale calculée ont considérablement dépassé le nombre de cas attendus pendant la période d’étude compte tenu des données d’incidence habituelles, qui se situent généralement entre deux et trois cas pour 100 000 habitants par an.
« Nous avons remarqué qu’il y avait beaucoup de patients de cette zone, de villages très proches, ce qui attirait beaucoup d’attention », explique le Dr Ricard Rojas-García, chercheur au Groupe de Maladies Neuromusculaires de l’IR et l’un des principaux auteurs de l’étude.
Entre 5 et 10 % des cas de SLA ont des antécédents familiaux de la maladie et, dans 30 % de ces cas, aucune cause génétique sous-jacente n’a pu être identifiée après une étude approfondie des gènes connus à ce jour comme étant liés à la SLA. L’objectif des chercheurs de Sant Pau était d’identifier de nouveaux gènes liés à la SLA dans les cas où les tests génétiques étaient négatifs, motivés par une incidence considérablement accrue de la SLA dans cette petite région géographique d’Espagne.
Les scientifiques ont procédé au séquençage du génome entier d’un groupe de 12 patients atteints de SLA (dont 5 avec des antécédents familiaux) de cette région unique. L’étude a été élargie pour inclure les membres des familles touchées et d’autres cas provenant d’une région environnante plus vaste. La mutation identifiée dans ARPP21 n’avait pas été trouvée dans d’autres gènes responsables de la SLA. Cette découverte suggère fortement qu’ARPP21 est un nouveau gène responsable de la SLA.
La région sud-est de la communauté de La Rioja a une superficie de 1 219,42 km². Entre 2009 et 2022, elle comptait une population moyenne de 43 433 habitants, dont 31 324 avaient plus de 18 ans. La densité de population était de 35,62 habitants/km². Il s’agit d’une zone avec un taux d’émigration élevé, il peut donc y avoir des cas dans le reste de l’État.
Compte tenu d’une incidence moyenne de SLA de 1,4 à 2,47 cas/100 000 personnes/an, nous avons calculé un nombre attendu de cas de 0,44 à 0,77 par an dans cette zone, ce qui équivaut à 5 à 10 patients au cours de la période d’étude (2009-2022). En ce qui concerne les cas familiaux de SLA, en supposant une fréquence de 5 à 10 %, le nombre attendu de cas dans la zone serait de 0,02 à 0,08 cas/an, soit un nouveau cas tous les 12,5 à 50 ans
Malgré cela, entre 2009 et 2022, 15 patients de la zone d’étude qui répondaient aux critères diagnostiques de la SLA ont été consultés à Sant Pau. 7 des 15 (46,6 %) avaient des antécédents familiaux de SLA et ont été considérés comme des cas familiaux possibles. Les mutations connues responsables de la maladie ont été exclues par une analyse du séquençage de l’exome ou un panel de gènes personnalisé.
« Cette mutation aidera non seulement à diagnostiquer la SLA avec plus de précision, mais ouvrira également la porte à la recherche de nouvelles thérapies personnalisées et à l’étude de la fonction de cette protéine dans la maladie », ajoute le Dr Oriol Dols-Icardo, chercheur au sein du groupe de Neurobiologie de la Démence et de l’Unité Mémoire de l’IR Sant Pau et premier signataire de l’étude.
Le Dr Dols-Icardo estime que ces résultats pourraient ouvrir de nouvelles perspectives pour le diagnostic et le traitement de la SLA. L’identification du gène ARPP21 comme gène responsable souligne l’importance de poursuivre les recherches dans des zones géographiques spécifiques pour découvrir de nouveaux facteurs génétiques.
IMPLICATIONS GLOBALES
Bien que cette découverte ait été faite dans une région spécifique d’Espagne, les chercheurs pensent qu’elle pourrait avoir des implications mondiales.
« Cela ouvre la porte à d’autres équipes de recherche du monde entier pour examiner leurs bases de données et leurs patients pour voir si cette mutation est également présente ailleurs », expliquent-ils.
La découverte du nouveau gène associé à la SLA permettra non seulement un meilleur diagnostic et un meilleur conseil génétique pour les familles touchées, mais ouvrira également de nouvelles voies de recherche sur le fonctionnement de cette protéine spécifique et sa relation avec la maladie.
Cette avancée souligne l’importance de la recherche génétique dans la compréhension et le traitement des maladies rares et souligne la nécessité de continuer à explorer les causes génétiques de la SLA pour pouvoir développer des traitements plus efficaces à l’avenir.
À propos de cette actualité sur la génétique et la recherche sur la SLA
Auteur: Îles Karla
Source: Institut de recherche de Sant Pau
Contact: Institut de recherche Karla Islas – Sant Pau
Image: L’image est créditée à Neuroscience News
Recherche originale : Accès libre.
«Identification d’une mutation pathogène dans le gène ARPP21 chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique » par Ricard Rojas-García et al. Journal de neurologie, neurochirurgie et psychiatrie
Abstrait
Identification d’une mutation pathogène dans le gène ARPP21 chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique
Contexte et objectif
Entre 5 et 10 % des cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ont des antécédents familiaux de la maladie, dont 30 % n’ont pas de cause génétique sous-jacente identifiable après une étude approfondie des gènes connus liés à la SLA. Sur la base d’une incidence significativement accrue de la SLA dans une petite région géographique d’Espagne, l’objectif de ce travail était d’identifier de nouveaux gènes liés à la SLA dans les cas de SLA avec des tests génétiques négatifs.
Méthodes
Nous avons détecté une incidence accrue de cas de SLA sporadiques et, surtout, familiales dans une petite région d’Espagne par rapport aux données démographiques et épidémiologiques disponibles. Nous avons réalisé un séquençage du génome entier dans un groupe de 12 patients atteints de SLA (dont 5 familiaux) de cette région unique. Nous avons élargi l’étude pour inclure les membres de la famille touchés et d’autres cas provenant d’une région environnante plus vaste.
Résultats
Nous avons identifié une mutation faux-sens partagée (c.1586C>T ; p.Pro529Leu) dans la phosphoprotéine 21 régulée par l’AMP cyclique (ARPP21) gène codant pour une protéine de liaison à l’ARN, chez un total de 10 patients atteints de SLA issus de 7 familles non apparentées. Aucune mutation n’a été trouvée dans d’autres gènes responsables de la SLA.
Conclusions
Alors que des études antérieures ont rejeté le rôle causal de ARPP21 dans la SLA, nos résultats soutiennent fortement ARPP21 en tant que nouveau gène responsable de la SLA.
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