L’arrivée de l’automne a entraîné le rebond prévu des infections à coronavirus, du moins au Québec et en Ontario.
Vendredi, l’Ontario a établi un record du nombre de nouveaux cas en une journée et le Québec a signalé 1 000 nouveaux cas pour la première fois au cours de la deuxième vague. Mon collègue Dan Bilefsky et moi avons écrit cette semaine au sujet de la résurgence indésirable et du retour de restrictions strictes dans de nombreuses régions du Québec.
[Lis:[Read:Alors que les cas augmentent, les restrictions en matière de pandémie s’abattent à nouveau sur le Québec]
Depuis la parution de notre article, François Legault, le premier ministre du Québec, a annoncé que la police a désormais le pouvoir d’émettre amendes de 1000 dollars canadiens aux personnes enfreignant les mesures mises en place pour freiner la propagation du virus dans les régions de la province qui ont été déclarées zones rouges. Les agents peuvent également demander un mandat pour entrer dans les maisons de personnes qui ont ignoré les restrictions en accueillant des visiteurs, et ceux qui enfreignent les règles peuvent être condamnés à une amende.
Et en Ontario, la province a déclaré vendredi que les bulles sociales avaient été suspendues et qu’on avait demandé aux gens de limiter les contacts étroits aux membres de leur foyer.
La façon dont la pandémie affecte les libertés civiles est également apparue cette semaine. Deux groupes, l’Association canadienne des libertés civiles et la Canadian Constitution Foundation, ont rapporté séparément que la police avait accès abusif à une base de données des résidents de l’Ontario qui avait été testé positif au coronavirus, effectuant 95000 recherches dont beaucoup n’étaient liées à aucun appel actif évident. Un tribunal a coupé l’accès de la police à ces informations en juillet.
Dernières mises à jour: l’épidémie de coronavirus
Depuis mars, les Canadiens ont généralement accepté une foule de règles, même s’il y a eu des manifestations sporadiques contre eux.
La Cour suprême de Terre-Neuve a rendu une décision sur la fermeture par cette province de ses frontières avec le reste du Canada. Il a convenu avec l’Association canadienne des libertés civiles que les mesures enfreignent l’article de la Charte qui permet aux Canadiens de voyager librement à travers le pays. Mais le tribunal a également conclu que la violation était raisonnable et justifiée en raison des avantages pour la santé publique qu’elle apporte.
De même, la recherche des contacts soulève des problèmes de confidentialité.
La Société royale du Canada, l’académie nationale du pays qui honore les résultats scolaires et encourage la recherche, a récemment publié un article qui étudie les conflits potentiels entre les libertés civiles et le contrôle de la pandémie. Il fait partie d’une série de documents de recherche sur Covid-19 rédigés par certains des meilleurs chercheurs du Canada. Bien qu’il soit écrit dans un langage académique, cela vaut toujours la peine d’être lu.
Voici ce qu’il faut retenir: les droits individuels ne l’emportent pas sur la santé publique, mais les gouvernements doivent présenter une bonne raison et des preuves de leurs restrictions et les adapter étroitement.
Le document affirme que «la garantie de la vie, de la liberté et de la sécurité de la personne de la Charte ne protège pas contre ce que l’on pourrait appeler des intrusions« insignifiantes »dans la liberté.» Compte tenu de cela, note le document, «il n’est pas clair que les lois exigeant le masquage mettent en jeu des droits garantis par la Charte.
Dans le même temps, soutient le journal, l’application des lois sur les masques obligatoires pourrait devenir une menace pour les libertés civiles si la police les utilisait comme «prétexte au harcèlement des populations marginalisées et à des escalades inutiles de la force».
Au début de l’été, la fermeture des frontières a semé la stigmatisation d’un médecin du Nouveau-Brunswick qui s’était rendu à Montréal pour y chercher sa fille de 4 ans. Il a également été accusé de enfreindre les lois sur les mesures d’urgence en août. Il pense que le racisme a joué un rôle dans sa dénonciation publique et sa honte.
Si plus de limites apparaissent au fur et à mesure que la deuxième vague se développe, l’acceptation par le public des intrusions dans les droits civils peut être testée.