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Critique : La version scénique du film de Ken Loach « Moi, Daniel Blake » trébuche

Ne commettez pas l’erreur de voir le film « Moi, Daniel Blake » juste avant d’assister à la version scénique. Vous pourriez quitter le Fountain Theatre, comme je l’ai fait, en vous demandant à quoi pourrait servir une contrefaçon de qualité inférieure lorsque l’original est disponible à la location en ligne.

Un air de karaoké plane sur la première américaine de « Moi, Daniel Blake », l’adaptation dramatique par Dave Johns du film réalisé par Ken Loach et écrit par Paul Laverty. Jones, un humoriste, a été à juste titre célébré pour son interprétation du personnage principal du film. En retrouvant l’humanité escarpée du menuisier de Newcastle upon Tyne, traité comme un statistique gênant par la bureaucratie britannique après avoir subi une grave crise cardiaque qui l’empêche de retourner au travail, la performance de Jones a envoyé un message politique fort aux pouvoirs. -qu’il s’agisse de l’état de l’assistance publique.

Dans la production Fountain dirigée par Simon Levy, le rôle de Daniel Blake est joué par JD Cullum, un vétéran accompli de la scène locale à l’amabilité étincelante. Malheureusement, Cullum adoucit le charme bourru du personnage. Le rude accent du nord de l’Angleterre lui échappe. « Moi, Daniel Blake » est construit sur une réalité locale, qui manque complètement ici.

Philicia Saunders et Makara Gamble dans « Moi, Daniel Blake » au Fountain Theatre.

(Photographie de Geoffrey Wade)

Philicia Saunders incarne Katie, une autre victime du système social britannique, qui a déménagé d’un refuge pour sans-abri à Londres avec sa fille, Daisy (Makara Gamble), dans un appartement social à peine habitable dans le nord. (Le fils de Katie a été coupé de la version scénique.) Daniel et Katie se rencontrent dans une agence pour l’emploi, où ils se cognent tous les deux la tête contre une bureaucratie antagoniste.

Manieur d’outils, Daniel propose d’aider Katie à aménager sa nouvelle maison. Il sait ce que c’est que de grandir dans la pauvreté et veut se sentir à nouveau utile. La pièce, comme le film, raconte ce qui leur arrive : le désespoir dans lequel ils sont plongés, leur indignation impuissante face à un système qui ne semble pas se soucier de savoir s’ils vivent ou meurent et les soins qu’ils acceptent les uns des autres dans face à une grande indifférence du public.

Les Américains qui ont eu des démêlés avec le secteur de l’assurance maladie, sans parler de notre propre État-providence inadéquat, n’auront pas de mal à ressentir de l’indignation. La pièce dramatise l’enfer kafkaïen moderne des systèmes téléphoniques automatisés qui font attendre les appelants pendant un temps impie, au son d’une musique d’attente engourdie, avant de parler à un agent scénarisé. Daniel, innocent sur le plan numérique, est obligé de demander de l’aide pour postuler à des programmes de prestations qui ne sont accessibles qu’en ligne. Des règles bureaucratiques mesquines sont appliquées avec une cruelle insensibilité.

Ouvrier qualifié, Daniel est un citoyen travailleur et contribuable dont le seul crime est de ne pas s’être remis d’une crise cardiaque. Katie veut être autonome, mais le seul travail qui lui est proposé pour subvenir à ses besoins est la prostitution. Dans le film, Palme d’Or à Cannes en 2016, ce portrait sociopolitique est rendu d’autant plus accablant par de simples actes de gentillesse de la part de personnages qui ont le moins à donner.

La production projette des publications sur les réseaux sociaux sur le caractère cruel du système britannique d’aide au chômage et d’allocations chômage. Mais les bonnes intentions ne peuvent cacher le caractère dérivé du projet. La version scénique à la Fontaine ressemble à la version CliffsNotes du film.

Il n’y a aucun moyen pour la pièce de reproduire l’authenticité du film. L’intrigue est précipitée, ne laissant pas suffisamment de temps aux acteurs pour trouver leurs marques. La conception scénique ingénieuse de Joel Daavid fait de son mieux pour trouver des solutions aux changements rapides des lieux, mais le raccourci théâtral commence à paraître flou.

Saunders et Gamble s’intéressent aux privations domestiques liées à la pauvreté : le manque de nourriture et de chauffage, la honte de porter les mêmes vieux vêtements tous les jours, l’inquiétude constante de la suite. C’est presque dommage qu’ils doivent continuer à prétendre être britanniques.

Wesley Guimarães dresse un portrait vivant de la Chine, voisine sommaire et au bon cœur de Daniel. Janet Greaves (une Britannique dont l’accent est de loin le plus convaincant) et Adam Segaller (dont le volume est le plus tonitruant) font de leur mieux pour étoffer les personnages qui gênent et aident parfois Daniel et Katie assiégés.

« Moi, Daniel Blake », le film, présente un puissant argument humain en faveur des services sociaux. La pièce fait écho à ce sentiment toujours important, mais avec beaucoup moins de force sur la scène américaine.

« Moi, Daniel Blake »

Où: Le Fountain Theatre, 5060 Fountain Ave., LA

Quand: 20h vendredi, samedi, lundi, 14h dimanche. Se termine le 24 novembre.

Billets : 25$ à 45$

Contact: (323) 663-1525 ou FountainTheatre.com

Durée de fonctionnement : 1 heure, 25 minutes

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