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Critique de « Gladiator II » : toujours la même chose, mais toujours satisfaisante

L’épopée « Gladiator » de Ridley Scott en 2000 s’est terminée sur un plan mémorable qui est devenu une image indélébile associée au film : la main de Russell Crowe, calleuse et usée par le combat, caressant doucement les brins de blé, tandis que son personnage Maximus avance. chez moi quelque part dans l’au-delà. Scott fait référence à cette image paisible dans l’ouverture de sa suite, « Gladiator II ». Des mains rudes et épaisses, endurcies par l’agriculture et les combats, plongent dans un sac de céréales récoltées, sentant le fruit de leur travail.

Ces deux plans similaires deviennent la thèse de cette suite fidèle. C’est le même film, légèrement modifié et faisant constamment référence et vous rappelant l’original, livrant ce que vous aimiez déjà dans « Gladiator » : la force et l’honneur, le pain et les cirques, le sang et les tripes.

Les mains qui ouvrent « Gladiator II » appartiennent à Lucius (Paul Mescal), le fils de Maximus et Lucilla (Connie Nielsen). Autrefois prince héritier de Rome, il a été contraint de fuir à l’âge de 12 ans pour sa sécurité et est aujourd’hui un humble agriculteur en Numidie, en Afrique du Nord. Lui et sa femme (Yuval Gonen) vivent une vie idyllique de bonheur domestique, interrompue par les incursions romaines. C’est après une de ces incursions, menée par le général Acacius (Pedro Pascal), que Lucius retourne dans sa ville natale, désormais gladiateur asservi et veuf en deuil, tout comme son père.

Lucius a un talent pour le spectacle, avec des mouvements qu’il a volés à Maximus, mais il est plus sauvage, affrontant un méchant babouin dans un ring de podunk à l’extérieur de la ville. Sa férocité attire l’attention de l’agent gladiateur Macrinus (Denzel Washington), de la même manière que Maximus a attiré l’attention de Proximo (Oliver Reed), et Macrinus va faire de Lucius une star.

C’est un film de doubles, de personnages répétés, de doubles identités et de deux fois plus de violence au Colisée. Des empereurs jumeaux dirigent Rome dans le cadre d’une alliance fraternelle difficile. Vous avez aimé un Joaquin Phoenix effrayant dans le premier film ? Que diriez-vous de deux ? Visages peints en blanc, entourés de concubines de tous sexes, les empereurs Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger) sont complètement séduits par le barbare qui peut réciter Virgile tout en étant couvert du sang d’un autre homme, après que Macrin ait présenté Lucius dans une vitrine privée. Il devient le toast du Colisée, menant les autres gladiateurs à la victoire contre les rhinocéros, les requins et toutes sortes de bêtes humaines et animales.

Lucius est déterminé à se venger d’Acacius, tandis que sa mère Lucilla (Nielsen, de retour) cherche désespérément à sauver son fils du Colisée. Ailleurs, Macrin de Washington a ses propres projets en matière de pouvoir à Rome. C’est là que réside le talon d’Achille de « Gladiator II » : il y a tout simplement trop d’intrigue pour vraiment se soucier de ces personnages.

Parce qu’il se passe tellement de choses, avec de multiples doubles croisements, des coups dans le dos, des coups de front, des politiciennes (et aussi les requins), ce qui manque à « Gladiator II » de son ancêtre, c’est une narration sophistiquée, un travail de personnage profond et un message nuancé. L’histoire du nouveau film (de David Scarpa et Peter Craig) tombe un peu à plat car elle vous dit de quoi il s’agit dès la surface.

Paul Mescal, à gauche, et Pedro Pascal dans le film « Gladiator II ».

(Aidan Monaghan)

Si « Gladiator » était le film à peine voilé de Scott sur Hollywood, une allégorie sur la création de divertissements pour une foule inconstante et un client qui lève paresseusement les pouces de haut en bas, alors « Gladiator II » est son film pas si mince. -un « film de démocratie » voilé (ou « politics » comme le crache flamboyantment Washington). Le sous-texte est un texte puisque Lucius prononce plusieurs discours sur « le rêve de Rome » dont il a entendu parler sur les genoux de son grand-père, Marc Aurèle.

Même si le scénario faiblit, le spectacle reste le même et « Gladiator II » est le plus beau film de Scott depuis des années. Lumineux et sanglant, sablé et usé par le soleil, il a la netteté visuelle du premier et ne porte pas l’étrange aspect désaturé de certaines œuvres récentes du réalisateur. Les visions de l’au-delà vécues par Lucius sont aussi esthétiquement distinctes que celles du film original, mais rendues en noir et blanc très contrasté, ce qui les distingue.

Le casting est uniformément excellent, y compris le Washington paon, mâchant le décor, et le Mescal émouvant, ressemblant à la statue de David prenant vie sous une forme féroce et brutale. Mescal a un élément de sauvagerie imprévisible, et quand il est autorisé à sortir, c’est fascinant, bien qu’il soit en grande partie tenu en laisse, à l’exception de quelques scènes mémorables. Nielsen est radieuse dans le rôle de Lucilla, 25 ans après avoir joué le rôle pour la première fois, et réalise un peu de rédemption pour le personnage. Quinn et Hechinger se délectent de la mauvaise humeur de leurs chers dirigeants.

« Gladiator II » s’inspire étroitement de la structure et du style du film original, il n’y a donc pas grand-chose de surprenant ou d’inattendu. Le film lui-même est un fils, fait du même ADN dans la même image. C’est la seule suite de « Gladiator » qui pourrait exister et exactement ce à quoi vous vous attendez, pour le meilleur ou pour le pire. Vous n’êtes pas amusé ?

Katie Walsh est critique de cinéma pour le Tribune News Service.

« Gladiateur II »

Noté : R, pour forte violence sanglante

Durée de fonctionnement : 2 heures et 28 minutes

Jouant: En diffusion large vendredi 22 novembre

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