Comment le Canada peut lutter contre la pauvreté menstruelle au pays et à l’étranger
Les produits d’époque sont hors de portée pour beaucoup dans le monde. Dans les communautés autochtones du Canada, les filles, les femmes et les personnes qui ont leurs règles utilisent des chaussettes pour gérer leurs règles. En Inde, la grande majorité utilise de vieux tissus, de la balle, de la cendre et de la boue. Au Soudan du Sud, beaucoup utilisent de la peau de chèvre, de vieux tissus et parfois rien du tout.
La pauvreté d’époque enracine l’injustice. Il détermine qui va à l’école. Qui doit choisir entre alimentation et produits d’époque. Qui peut conserver sa dignité après une catastrophe climatique.
Le Canada doit être un chef de file et transformer la pauvreté menstruelle en puissance menstruelle, en garantissant un accès abordable et écologique aux produits menstruels pour ceux qui en ont besoin.
Le défi est urgent; une nouvelle recherche de Plan International Canada montre que la pauvreté menstruelle persiste chez les jeunes au Canada. Cela suggère que plus d’un cinquième des répondants ont eu du mal à se payer des produits menstruels. Par conséquent, 22 % des menstruatrices – et 48 % des menstruatrices autochtones – ont dû rationner ou utiliser des produits plus longtemps qu’elles ne le devraient parce qu’elles ne pouvaient tout simplement pas se permettre plus.
De plus, la plupart ont convenu que des produits menstruels réutilisables devraient être offerts aux personnes à faible revenu et soutenir la disponibilité de produits gratuits dans les écoles, les refuges, les pénitenciers et les centres de détention, ainsi que dans les communautés autochtones.
Pour cette raison, nous avons salué les récentes mesures visant à lutter contre la pauvreté menstruelle dans le budget fédéral de 2022 du Canada. Le budget proposait 25 millions de dollars sur deux ans pour établir un projet pilote national de fonds d’équité menstruelle, rendant ces produits accessibles aux Canadiens qui ne peuvent pas se les offrir. Pour faire fructifier ce fonds, le gouvernement fédéral doit consulter et collaborer avec les personnes les plus touchées par la pauvreté menstruelle afin de s’assurer qu’il atteigne ceux qui en ont le plus besoin, y compris les menstruatrices autochtones, de couleur, LGBTQ2S+, immigrantes, vivant avec un handicapé ou incarcéré.
Au-delà de nos frontières, le Canada doit également défendre une stratégie d’équité menstruelle qui maintient les jeunes à l’école dans le cadre de la politique d’aide internationale féministe de notre pays. En Ouganda et en Indonésie, par exemple, des recherches ont montré qu’environ la moitié des femmes menstruées manquent jusqu’à 24 jours d’école par an. Privés d’une éducation, les jeunes – et les filles en particulier – sont privés de leur promesse et d’une chance d’avoir une meilleure santé, un meilleur revenu et une meilleure qualité de vie, ainsi qu’une plus grande équité pour eux-mêmes et leurs communautés.
De plus, ces produits doivent être écologiques et réutilisables, contribuant ainsi à protéger les générations futures contre les impacts du changement climatique. Non seulement il y a de plus en plus de preuves que la crise climatique a un impact sur la santé reproductive des menstruatrices, mais les plastiques des produits menstruels – comme les emballages et les applicateurs – ont à leur tour un impact sur l’environnement.
Nous pouvons tous être des militants. En tant que jeunes citoyens du monde, nous exigeons de notre gouvernement une action radicale pour fournir un accès équitable aux produits menstruels verts. La promesse, le potentiel et la dignité des jeunes ici au Canada et dans le monde en dépendent.