Comment le Canada peut éviter une récession
Prédire si un pays glissera dans une récession peut être extrêmement difficile.
Par exemple, le 15 mars, le Thought Leadership Group de RBC a prédit que le pays se dirigerait vers une « légère récession » à la mi-2023.
Cette prédiction ne s’est pas encore concrétisée au milieu d’un marché du travail étonnamment fort.
Aujourd’hui, j’exposerai certaines raisons pour lesquelles le Canada pourrait éviter une récession et certains risques qui pourraient y contribuer. D’abord, jetons un coup d’œil sur l’histoire du Canada avec les récessions.
Qu’est-ce qu’une récession ?
Une récession est un terme que les économistes utilisent pour désigner une période de déclin généralisé de l’activité économique.
À mesure que l’économie se contracte, ces ralentissements économiques se caractérisent généralement par :
- Diminution du produit intérieur brut (PIB)
- Emploi réduit
- Réduction des dépenses et de l’activité d’investissement
Après que l’économie ait connu deux trimestres consécutifs de PIB négatif, les économistes qualifient le ralentissement de récession. La durée et la gravité d’une récession peuvent varier.
Au cours de ces périodes, les secteurs peuvent se contracter à des rythmes différents, certains pouvant encore croître, bien qu’à un rythme ralenti.
Certains des facteurs qui peuvent déclencher une récession comprennent :
- Inflation élevée
- Augmentation des taux d’intérêt
- Baisse de la confiance des consommateurs
- Événements géopolitiques
- Catastrophes naturelles et crise économique mondiale
À quand remonte la dernière récession au Canada?
La dernière récession au Canada s’est produite au premier trimestre de 2020, selon l’Institut CD Howe, alors que la pandémie mondiale a plongé le pays (et bien d’autres) dans un état de crise financière.
Cependant, l’emploi et le PIB réel ont commencé à se redresser à la fin de l’été 2020.
On craignait une autre vague de la pandémie grâce à l’émergence de variantes de la COVID-19 en 2021. Cependant, l’économie est restée forte, le PIB réel canadien ayant augmenté de 4,6 % et l’emploi ayant augmenté de 4,8 % entre 2020 et 2021, selon le quatrième trimestre de Statistique Canada. rapport économique et commercial trimestriel.
Au total, le Canada a connu cinq récessions depuis 1970 :
- Octobre 1974 – Mars 1975
- juin 1981 – octobre 1982
- Mars 1990 – Mai 1992
- Octobre 2008 – Mai 2009
- février 2020 – avril 2020
Le Canada entre-t-il en récession?
Le suivi des indicateurs clés, tels que les taux d’emploi, les dépenses de consommation et le PIB, peut donner aux consommateurs le temps de se préparer et aux décideurs une chance d’essayer de prévenir une récession imminente.
Le PIB réel du Canada est demeuré relativement inchangé en avril, mai et juin, selon le rapport mensuel sur le PIB de Statistique Canada, indiquant une économie résiliente. Les taux d’emploi restent également élevés.
Depuis 2021, le Canada n’a pas connu deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB, ce qui signifie que notre pays n’est pas en récession. Compte tenu des données actuelles, il est possible que notre pays soit en mesure d’éviter complètement une récession.
Pourquoi le Canada pourrait esquiver une récession
Voici quelques-unes des raisons pour lesquelles le Canada pourrait éviter une récession et rester fort, malgré certaines des prédictions les plus pessimistes.
Son économie diversifiée
Le Canada a une économie diversifiée et ne dépend pas d’un seul secteur pour son succès économique. Certains des secteurs économiques les plus forts comprennent:
- Énergie
- Fabrication (automobiles, aérospatiale, alimentation)
- Services professionnels
- Technologie
- Agriculture
- Tourisme
- Bancaire et financier
- Immobilier
Même si un ou plusieurs secteurs traversent des périodes de contraction, d’autres secteurs peuvent rester stables ou même se développer.
Un secteur bancaire solide
Un secteur bancaire fort peut améliorer la confiance des consommateurs, et les banques canadiennes sont de grands employeurs qui contribuent activement à l’économie tout en restant stables.
De plus, le Canada possède l’un des systèmes bancaires les plus accessibles au monde, puisque 99 % des adultes du pays ont un compte bancaire, selon l’Association des banquiers canadiens.
Politique budgétaire du gouvernement
Qu’il s’agisse de plans de relance budgétaire ou d’augmentation des taux d’intérêt, le gouvernement canadien n’a pas peur d’intervenir pour prévenir une récession. Par exemple, les récentes hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada ont contribué à réduire les taux d’inflation au cours des derniers mois.
Diversification commerciale
La diversification commerciale fait référence à l’expansion des relations commerciales pour réduire la dépendance à l’égard d’un seul partenaire commercial, comme les États-Unis. Cela signifie que le pays ne sera pas aussi fortement affecté par les événements économiques dans les pays de ses partenaires commerciaux.
Bien que les États-Unis demeurent un partenaire commercial solide pour le Canada, le pays a également poursuivi d’autres partenariats, notamment :
- L’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) : un accord de libre-échange entre onze pays riverains du Pacifique visant à réduire les tarifs, à renforcer les liens économiques et à promouvoir le commerce et l’investissement dans la région.
- L’Accord économique et commercial global (AECG) : un accord de libre-échange entre le Canada et l’UE.
Ces deux accords de libre-échange visent à réduire les barrières commerciales, ce qui facilite l’accès aux marchés entre les pays et peut entraîner une augmentation de la création d’emplois et du développement des entreprises.
Qu’est-ce qui pourrait contribuer à une récession?
Cela étant dit, une récession n’est pas complètement hors de propos. Voici quelques facteurs négatifs qui pourraient contribuer à une récession.
Endettement élevé des ménages
La dette des ménages canadiens augmente et le ratio du service de la dette (qui mesure la part du revenu des emprunteurs consacrée à l’endettement) a régulièrement augmenté, passant de 13,45 au premier trimestre de 2022 à 14,90 au premier trimestre de 2023, selon Statistique Canada.
Cela signifie que les familles canadiennes utilisent une plus grande partie de leurs revenus pour couvrir leurs paiements de prêt et d’hypothèque maintenant qu’elles ne l’étaient l’année dernière. L’année dernière, pour chaque tranche de 100 $ qu’ils ont gagnée, ils ont dépensé environ 13,45 $ pour rembourser leurs dettes. Cette année, ils dépensent 14,90 $ sur chaque tranche de 100 $ gagnés sur ces dettes.
Pour contrer l’augmentation de la dette, les consommateurs pourraient commencer à dépenser moins, ce qui pourrait entraîner une contraction économique.
Resserrement de la politique monétaire
Afin de réduire l’inflation, la Banque du Canada augmente régulièrement son taux d’intérêt directeur, qui se situe actuellement à 5 %.
Bien que la baisse de l’inflation soit une bonne chose, les hausses de taux d’intérêt entraînent une hausse des taux d’intérêt pour les prêts hypothécaires, les prêts automobiles, les prêts aux petites entreprises, les cartes de crédit et d’autres produits financiers. Cela peut amener les consommateurs à reporter les emprunts et les achats, ce qui peut avoir un effet négatif sur l’économie.
Le verdict est toujours tombé
Tout bien considéré, l’économie canadienne demeure résiliente et s’est considérablement remise de sa plus récente récession en 2020. Alors que de nombreux économistes prévoyaient une récession en 2023, le pays n’en a pas encore connu alors que nous entrons dans le quatrième trimestre de l’année.
Bien que le verdict d’un « atterrissage brutal » potentiel de l’économie ne soit pas encore rendu, je reste optimiste quant à la possibilité pour le Canada d’éviter une récession.
Bien que pour vos finances personnelles, je recommande toujours d’espérer le meilleur et de prévoir le pire. Pour vous préparer au pire scénario d’une grave récession, assurez-vous d’avoir une épargne d’urgence adéquate et essayez d’élargir vos sources de revenus.
Christopher Liew est titulaire de la charte CFA et ancien conseiller financier. Il rédige des conseils sur les finances personnelles pour des milliers de lecteurs canadiens quotidiens sur son site Web Wealth Awesome.