
Depuis son investiture en 2016, Donald Trump a marqué son mandat en tant que 45ème président des États-Unis par l’usage intensif des décrets présidentiels. Ce mécanisme, prévu par la Constitution américaine, lui a permis de contourner l’obstacle du Congrès à plusieurs reprises. Mais comment exactement? Et quelle est la légitimité de cette pratique? Examinons ces questions de plus près.
Le décret présidentiel, connu sous le nom de “Executive Order” aux États-Unis, est un acte unilatéral par lequel le président donne des instructions aux administrations fédérales. C’est une pratique courante et légale, qui a été utilisée par tous les présidents américains depuis George Washington. Elle permet, entre autres, de faire face à des situations d’urgence ou d’imposer des mesures qui n’ont pas besoin d’être validées par le Congrès.
Trump, cependant, a utilisé cette pratique de manière particulièrement intensive. De l’interdiction de voyager imposée à plusieurs pays majoritairement musulmans à la déclaration d’urgence nationale pour financer le mur à la frontière mexicaine, le président a montré qu’il n’hésitait pas à recourir aux décrets pour contourner l’obstacle du Congrès.
Cette stratégie a provoqué de vives critiques, beaucoup accusant Trump d’abuser de son pouvoir et de saper le principe de séparation des pouvoirs. En effet, le Congrès est censé être l’organe législatif du gouvernement, et le recours aux décrets présidentiels pour passer outre son opposition peut être perçu comme une atteinte à l’équilibre des pouvoirs.
Cependant, les défenseurs de Trump arguent que son recours aux décrets n’est pas sans précédent. D’autres présidents, comme Barack Obama, ont également utilisé les décrets présidentiels pour contourner un Congrès hostile. De plus, ils soulignent que tous les décrets de Trump ont été légalement validés par les tribunaux, ce qui démontre leur conformité avec la Constitution.
En conclusion, l’usage intensif des décrets présidentiels par Donald Trump est une question complexe et controversée. Qu’on le considère comme une stratégie politique intelligente ou un abus de pouvoir, il est clair que cette pratique a joué un rôle majeur dans sa présidence et a profondément marqué la politique américaine. Comme toujours dans le domaine de la politique, l’interprétation dépend en grande partie du point de vue de l’observateur.