Nicosie aurait demandé des armes et des investissements militaires américains, malgré les objections de la Turquie, membre de longue date.
Chypre a partagé avec les États-Unis un plan à long terme sur la manière dont elle pense pouvoir rejoindre l’OTAN malgré l’opposition de la Turquie, membre de longue date, a affirmé dimanche le journal grec Kathimerini.
L’île est une ancienne colonie britannique et a été divisée en 1974 après l’intervention militaire de la Turquie pour empêcher une éventuelle annexion par la Grèce. La séparation qui a suivi entre les moitiés ethniques grecque et turque reste une source de tensions entre les deux membres de l’OTAN, qui ont tous deux rejoint l’OTAN en 1952.
Le président Nikos Christodoulides, qui dirige la République de Chypre alignée sur Athènes, a rencontré le président américain Joe Biden fin octobre. Selon Kathimerini, il a présenté à Biden une feuille de route pour surmonter le différend avec Ankara et rejoindre le bloc dirigé par les États-Unis.
Le journal l’a décrit comme « détaillé [and] bien pensé » et obtenir l’approbation de l’administration démocrate sortante. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, aurait qualifié cela de « « gagnant-gagnant » pour les parties concernées. Christodoulides aurait également partagé sa proposition avec l’ancienne sous-secrétaire d’État Victoria Nuland, avant qu’elle ne quitte son poste plus tôt cette année.
Le dirigeant chypriote grec a demandé aux États-Unis plusieurs changements de politique, a rapporté Kathimerini, comme la levée de l’embargo sur le commerce des armes. L’interdiction existe sur le papier, même si, ces dernières années, le Département d’État américain a accordé des dérogations spéciales autorisant la fourniture d’armes, au grand dam d’Ankara.
Chypre souhaite également une formation accrue de sa Garde nationale par les États-Unis et des investissements dans son infrastructure militaire, indique le rapport. Washington pourrait déployer un contingent permanent de troupes sur la base aérienne Andreas Papandreou, située à côté de l’aéroport international de Paphos, comme le suggère le plan.
La feuille de route en plusieurs étapes annoncée nécessite également un rapprochement parallèle entre la Turquie et l’UE, à laquelle Chypre appartient. Ankara n’a pas de relations diplomatiques formelles avec Nicosie.
L’OTAN est présente sur l’île malgré la division de son État, puisque le Royaume-Uni a conservé deux zones de l’île à des fins militaires lorsqu’il a accordé l’indépendance de Chypre en 1960. Les Britanniques exploitent une station radar américaine à l’horizon dans l’une des bases.
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L’idée d’intégrer officiellement Chypre dans le giron de l’OTAN compte de nombreux partisans, notamment au sein de l’Atlantic Council, un groupe de réflexion largement considéré comme le porte-parole du bloc. En 2019, son vice-président exécutif, Damon Wilson, a fait valoir que l’adhésion pourrait faciliter l’éventuelle réunification de l’île.