Cessez-le-feu ou pause ? Mots sur lesquels les membres de l’ONU ne parviennent pas à s’entendre pour arrêter les bombes israéliennes | Conflit israélo-palestinien Actualités
Lors d’une visite à Moscou vendredi, un membre d’une délégation du Hamas aurait déclaré que le groupe ne libérerait pas les prisonniers capturés lors des attaques du 7 octobre contre Israël tant qu’un accord de cessez-le-feu n’aurait pas été conclu.
Cette nouvelle intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies peine à se mettre d’accord sur l’imposition d’un cessez-le-feu ou d’une pause humanitaire permettant l’acheminement de l’aide vers la population assiégée de la bande de Gaza – en grande partie à cause des divergences politiques entre les membres.
Mercredi, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à une résolution américaine appelant à une « pause humanitaire ». Ils voulaient un « cessez-le-feu », une option proposée à deux reprises par la Russie, à laquelle le Royaume-Uni et les États-Unis ont opposé hier leur veto, tous deux habitués à protéger Israël de l’action du Conseil de sécurité.
La semaine dernière, les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution proposée par le Brésil concernant des « pauses humanitaires », arguant qu’il leur fallait du temps pour des efforts diplomatiques sur le terrain. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), moins de 70 camions avaient été autorisés à entrer à Gaza depuis le passage de Rafah avec l’Égypte mardi soir – une goutte d’eau dans l’océan.
Les Palestiniens de Gaza ont été privés de nourriture, d’eau et de médicaments, surtout depuis qu’Israël a annoncé un siège complet de l’enclave, bloquant l’entrée de toutes les fournitures essentielles avant le récent afflux d’aide.
L’UNRWA, la principale agence des Nations Unies à Gaza, a averti mercredi qu’elle serait contrainte de réduire ses opérations dans la bande de Gaza si le carburant n’y était pas autorisé.
Alors que le Conseil de sécurité piétine, l’Assemblée générale de l’ONU votera vendredi un projet de résolution non contraignant du groupe arabe, qui appelle à une aide humanitaire sans restriction. Les dirigeants de l’Union européenne tenteront également de parvenir à une position commune à Bruxelles – même si les positions au sein du bloc varient considérablement.
Alors, quelles sont les différences dans les mots sur lesquels les nations du monde se disputent, alors que Gaza attend de l’aide ?
Cessez-le-feu
Cela signifie essentiellement que les combats cessent. Un cessez-le-feu est soumis à l’accord de toutes les parties et implique généralement un processus politique formel avec des engagements pour désamorcer le conflit, comme le retrait des armes ou le repositionnement des forces. Elle tend à couvrir la totalité de la zone géographique sur laquelle la guerre est menée. Cela pourrait conduire à un règlement permanent.
C’est l’option à long terme rejetée par les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays, qui soutiennent le droit d’Israël à se défendre – en poursuivant sa guerre contre Gaza. En revanche, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a publiquement appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
Samir Puri, professeur invité en études de guerre au King’s College de Londres, estime qu’un cessez-le-feu est « inimaginable » dans les circonstances actuelles, étant donné qu’« un accord contraignant avec les signataires et les obligations de désescalade associées » seraient nécessaires. négocier en premier lieu », dit-il.
Cessation des hostilités
Beaucoup utilisent ce terme comme synonyme de cessez-le-feu. Toutefois, une cessation des hostilités est généralement moins structurée. Les accords ne couvrent généralement pas des questions telles que les objectifs, les délais, la sécurité et la surveillance.
Ils permettent aux parties de mettre un terme aux combats, ce qui constitue une étape vers des discussions et peut-être vers un cessez-le-feu durable. En ce sens, la cessation pourrait être considérée comme un tremplin potentiel vers la fin de la guerre.
Pour Puri, il s’agit d’une option plus réaliste pour le CSNU.
“Cela pourrait être conclu plus rapidement et ne devrait pas nécessairement durer”, a-t-il déclaré.
Trêve
C’est l’option drapeau blanc. Le terme de trêve est encore plus vague qu’une cessation des hostilités, sans négociations formelles. Les parties en conflit ont peut-être décidé de faire une pause après des combats intenses. De par leur nature même, les trêves peuvent aller et venir au cours d’un conflit, s’appliquant parfois à des zones spécifiques.
Ils peuvent permettre des activités telles que l’évacuation des blessés ou l’enterrement des morts. Il est entendu que les forces opposées ne doivent pas changer de position tant qu’une trêve est en vigueur.
Pause humanitaire
Il s’agit de l’arrêt temporaire des combats, pour des raisons purement humanitaires. Les pauses sont parfois limitées à une zone géographique spécifique où les activités humanitaires sont menées. Généralement en vigueur pour une durée définie, une pause peut durer aussi peu que quelques heures.
Le projet de résolution initial des États-Unis omettait toute mention d’une pause, mais soulignait le droit d’Israël à se défendre et exigeait que l’Iran cesse d’armer ses mandataires dans la région. Il a atténué la version rejetée mercredi, incluant un « appel à toutes les mesures nécessaires, telles que des pauses humanitaires ».
« Une pause humanitaire serait en réalité une trêve pour permettre le passage de l’aide ou des personnes déplacées », explique Puri.
Des jours de tranquillité
Il s’agit d’un mécanisme qui accorderait aux médecins et autres personnels l’accès aux zones de guerre à des jours spécifiques. Il est souvent utilisé par l’UNICEF pour garantir que les enfants ont accès aux soins de santé pendant les conflits. Il a été utilisé pour la première fois au Salvador en 1985, lorsque l’agence des Nations Unies pour l’enfance a négocié une pause de trois jours dans les combats pour permettre aux enfants d’être vaccinés.