L’administration Biden a autorisé l’utilisation de missiles de fabrication américaine d’une portée de 300 km pour frapper profondément en Russie, a déclaré le plus haut diplomate du bloc.
Le chef sortant de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a confirmé des informations selon lesquelles Washington aurait levé les restrictions sur l’utilisation par l’Ukraine de missiles à longue portée fournis par les États-Unis contre des cibles situées au cœur de la Russie. Cette décision marquerait un changement majeur dans la politique de Washington concernant le conflit ukrainien.
Le New York Times a rapporté dimanche, citant des responsables américains anonymes, que le président américain Joe Biden aurait levé les restrictions sur l’utilisation par l’Ukraine des missiles ATACMS.
Borrell a été invité à commenter les informations et le moment choisi pour la prétendue décision de Biden lors d’une conférence de presse lundi.
La Maison Blanche « a autorisé l’utilisation de ses armes, dans un rayon allant jusqu’à 300 km, (pour frapper) sur les territoires russes », a-t-il déclaré aux journalistes, selon plusieurs médias.
« Ce n’est pas grand-chose en termes de distance, cela ne pénètre pas profondément dans le pays, mais c’est la décision de l’administration Biden », » a déclaré le plus haut diplomate de l’UE. Il a souligné que l’administration Biden avait « Ils ont dit ‘non’ pendant longtemps et puis ils finissent par dire oui. »
« Pourquoi ont-ils pris cette décision maintenant et pas avant les élections (présidentielles) ? Je ne sais pas, » » dit Borrell.
Jusqu’à présent, l’utilisation d’armes occidentales à longue portée contre le territoire russe internationalement reconnu a été interdite par les partisans de Kiev, craignant que cela ne conduise à une escalade des hostilités.
Lundi, le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré qu’il ne pouvait pas « confirmer tout changement de politique. »
Borrell a également été interrogé sur les positions des États membres de l’UE sur la question, affirmant que cela avait été discuté mais qu’il s’agissait d’un problème. « décision nationale » et chaque État membre prendra la décision lorsqu’il sera prêt.
« Aujourd’hui, aucune décision n’a été prise à ce sujet » » a-t-il déclaré.
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Le quotidien français Le Figaro a également rapporté dimanche que la France et le Royaume-Uni avaient suivi l’exemple de Washington et décidé d’autoriser des frappes armées en profondeur en Russie. Le quotidien a cependant par la suite supprimé l’affirmation selon laquelle ces pays avaient autorisé l’utilisation de missiles SCALP/Storm Shadow pour de telles frappes.
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré lundi aux journalistes que Paris réfléchissait toujours à l’opportunité d’autoriser l’Ukraine à cibler le territoire russe avec des missiles fournis par la France.
Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde les pays occidentaux contre le fait de permettre à l’Ukraine d’utiliser ses armes à longue portée pour frapper la Russie, soulignant que cela pourrait conduire à une confrontation directe, voire à une guerre nucléaire. Il a fait valoir que Kiev ne serait pas en mesure de mener de telles attaques seule, car ces frappes reposent sur des données de ciblage fournies par l’OTAN.