Belvédère Coteaux Viticoles de Condrieu / Collection Architectes
- Zone:
750 m²
Année:
2024
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Architectes principaux :
Julien Giammarchi
Description textuelle fournie par les architectes. Présentation – Aux portes du Parc Naturel Régional du Pilat, le village de Tupin-et-Semons bénéficie d’une situation géographique remarquable qui façonne son identité. Il est connu pour son vignoble en terrasses aux appellations prestigieuses comme Condrieu et Côte-Rôtie. Plus largement, il offre un panorama spectaculaire sur le Rhône, les plaines maraîchères et au-delà, la chaîne des Alpes du Mont Blanc au Vercors. C’est tout naturellement que Vienne Condrieu Agglomération a choisi Tupin-et-Semons pour y installer son premier belvédère d’un futur réseau dans le cadre de son nouveau schéma directeur touristique. La création du Belvédère traduit une volonté forte de créer une offre culturelle et touristique de grande valeur. Il se veut une œuvre iconique, attractive et événementielle.
Intégration – Le hameau se caractérise par son identité patrimoniale et paysagère, notamment à travers son front urbain : le chemin du belvédère, l’église et l’ancien presbytère dominant les vignes. Pour préserver cette identité forte, plutôt que d’envisager un objet architectural isolé, nous avons proposé une approche intégrée, cousue au paysage existant et portée par son environnement. L’idée est de créer un lien entre le patrimoine bâti et le patrimoine naturel. Le Belvédère est conçu comme une ligne dans le paysage, soulignant subtilement la silhouette emblématique du village sans en altérer la forme. Il est intégré au flanc de la colline et adossé au mur de soutènement existant. Il se veut iconique et vertigineux, et pourtant la structure est destinée à s’intégrer délicatement dans son environnement.
Promenade Unique – Le projet est bien plus qu’un simple belvédère, c’est une véritable promenade à travers le site, inspirée des courbes douces qui dessinent les collines. En arrivant à pied depuis le chemin principal au sud, un ruban de bois chaleureux et invitant guide le visiteur dans la bonne direction. La première séquence dynamique le long du socle minéral du village offre la première vue dégagée sur le Rhône. En suivant le ruban, le visiteur quitte la vue dégagée pour entrer dans le jardin du Belvédère : un espace végétal immersif, où senteurs et couleurs font écho aux vignes. Ce passage verdoyant mène à un espace plus intimiste près de l’église, parfait pour une pause. Cette immersion crée un effet plus spectaculaire, préservant la magie jusqu’à la limite du jardin, où le visiteur est littéralement « projeté » dans la vue panoramique. Dans un mouvement structurel aérien, le belvédère se libère du socle, créant une incroyable sensation de « pas dans le vide ». Le visiteur se retrouve suspendu entre le village et le paysage, flottant au-dessus des vignes. Le ruban conduit ensuite le visiteur sur la place de l’église, authentique lieu de rassemblement.
Conclusion – La force architecturale contemporaine de ce projet n’enlève rien à son intégration dans le territoire. Parce qu’un objet architectural n’a de sens que lorsqu’il est au service des usagers et des usages, nous nous sommes attachés à concevoir une intervention qui, d’un seul trait et d’un seul geste : Crée une promenade paysagère unique, Offre une expérience spectaculaire, Préserve et met en valeur la silhouette du village, Offre une structure polyvalente adaptée à divers usages, Gère les circulations (y compris pour les PMR) à l’échelle du village, Tisse un lien entre le patrimoine, le territoire et son histoire contemporaine en cours
Système de construction et matériaux utilisés – 1. Ossature en béton – La culée en béton armé est ancrée directement au substrat rocheux en aval et par des micropieux en amont. La culée soutient la structure de franchissement par l’intermédiaire d’un mur en béton armé aligné avec le mur de soutènement existant. 2. Ossature bois/métal – La structure de franchissement en porte-à-faux, soutenue par les culées en béton, est construite avec une ossature en bois avec des supports métalliques tendus. L’ossature en bois est protégée par un tablier étanche. Le bois sélectionné est du sapin Douglas sans aubier, naturellement durable pour un environnement de classe 3.2. La conception permet un drainage adéquat entre les parties en bois et en métal exposées pour assurer la longévité de la structure.
La structure est constituée de deux poutres cintrées en lamellé-collé (Douglas, sans aubier) de dimensions 200×220 mm, avec des tréteaux triangulés placés à entraxe régulier de 1,24 mètre le long de l’axe de la structure. Chaque tréteau est constitué de deux montants diagonaux (Douglas massif, sans aubier) avec une lisse supérieure de dimensions 120×240 mm reliant les 2 poutres. Les lisses supérieures sont reliées par des croisillons (tubes métalliques). Les tréteaux en bois reposent sur un tube métallique de section Ø108,6 mm x 8,0 mm d’épaisseur, tendu par des tiges métalliques de différentes dimensions à extrémités réglables. Ensemble, ils forment une « poutre de torsion » capable de supporter le porte-à-faux de 6 mètres et de maintenir la planéité transversale du tablier au passage du trafic le plus éloigné des culées. La structure est surmontée d’un panneau CTB-X de 38 mm d’épaisseur qui assure l’étanchéité. Des poutrelles trapézoïdales sont courbées sur les deux poutres principales.