AVIS: Une affaire judiciaire pourrait tuer les progrès en matière de pollution plastique au Canada

Au cas où vous l’auriez manqué, les plus grands producteurs de plastique du pays poursuivent le gouvernement canadien en justice pour tenter de renverser les outils réglementaires essentiels à la lutte contre la pollution plastique. Un juge de la Cour fédérale entendra l’affaire à Toronto la semaine prochaine, à compter du 7 mars.

Les Canadiens veulent massivement voir la pollution plastique traitée à la source, nous devons donc tous comprendre ce qui est en danger avec cette poursuite en plastique. Dans le temps qu’il faut pour lire ceci, environ l’équivalent de trois camions à ordures en plastique seront entrés dans l’océan – et ce taux augmente rapidement.

La pollution plastique afflige notre planète, causant des souffrances, des blessures et la mort d’animaux sur terre, dans les lacs et les océans. D’innombrables animaux, dont des baleines, des tortues de mer, des lions de mer et des oiseaux de mer, ont été documentés affamés, se noyant, s’enchevêtrant ou souffrant de blessures internes en raison de leurs interactions avec la pollution plastique.

Beaucoup de ces plastiques qui tuent la faune sont des articles à usage unique. Commercialisé comme pratique pour les personnes en déplacement et utilisé pendant quelques minutes seulement ; ce sont généralement les types de plastiques les plus courants trouvés dans l’environnement.

L’impact de la pollution plastique ne s’arrête pas à la faune. Notre santé est également en danger. Lorsque les plastiques pénètrent dans l’environnement, ils se décomposent en morceaux de plus en plus petits, appelés microplastiques, que les animaux comme les poissons confondent avec de la nourriture.

Cette forme de pollution plastique permet aux plastiques de pénétrer directement dans notre chaîne alimentaire et dans notre corps. Les microplastiques se trouvent dans le sang humain, les tissus pulmonaires et même dans les placentas, exposant les bébés à la pollution plastique avant leur naissance.

En raison des dommages qu’ils causent aux animaux et à l’environnement, le gouvernement fédéral a classé les articles manufacturés en plastique comme toxiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE) – une première étape nécessaire qui donne au gouvernement le pouvoir de réglementer ces articles.

Même si la LCPE n’est peut-être pas bien connue de la plupart des Canadiens, c’est l’outil qui a été utilisé avec succès pour réglementer d’autres substances toxiques comme l’amiante et le DDT au Canada. La liste des produits toxiques est le fondement de la capacité du gouvernement fédéral à lutter contre la pollution plastique, y compris la récente interdiction des sacs de caisse, des couverts, des ustensiles de restauration, des bâtonnets à mélanger, des pailles et des porte-anneaux de six packs.

Alors que l’industrie du plastique – dirigée dans ce cas par Dow Chemical, NOVA Chemicals et Imperial Oil, et soutenue par les gouvernements de l’Alberta et de la Saskatchewan – lutte contre ces progrès, elle n’apporte pas de véritables solutions à la crise du plastique à l’échelle dont nous avons besoin.

Ils désignent le recyclage comme une solution, tout en sachant très bien que moins de 9 % des déchets plastiques sont recyclés. Pire encore, l’industrie suggère la pratique de la combustion des plastiques libérant des substances cancérigènes comme solution émergente aux déchets plastiques.

Il est maintenant temps pour l’industrie du plastique de proposer de vraies solutions, comme offrir aux Canadiens des alternatives aux emballages en plastique inutiles, plutôt que de lutter contre le progrès. Face à une catastrophe plastique mondiale, continuer à augmenter la production de plastique à usage unique, dont l’industrie n’est pas responsable après-vente, est un modèle économique qui remplit leurs portefeuilles et nous fait tous défaut.

Les enjeux la semaine prochaine sont élevés. C’est pourquoi Animal Justice, Environmental Defence et Oceana Canada interviennent pour soutenir une action fédérale forte visant à réduire les plastiques inutiles et nocifs. C’est une question qui préoccupe profondément les Canadiens. Un récent sondage Abacus Data pour Oceana Canada a révélé que 90 % des Canadiens croient que le gouvernement doit assumer la responsabilité de réduire la quantité de pollution plastique dans l’océan.

Le Canada est en phase avec le reste du monde lorsqu’il s’agit de lutter contre la pollution plastique : l’Union européenne, le Chili, le Pérou, le Brésil, le Rwanda et l’Australie font partie des nombreuses juridictions qui ont déjà interdit ou sont en train d’interdire les plastiques à usage unique.

Le résultat de l’affaire de la semaine prochaine déterminera si le gouvernement fédéral a raison de réglementer les plastiques dans l’intérêt du public et de l’environnement, ou si l’industrie du plastique peut continuer sans contrôle à créer des produits dont les Canadiens n’ont pas besoin et que nos océans ne peuvent pas gérer. . Cela mérite notre attention.

Le monde commence à agir pour réduire la crise du plastique. L’industrie du plastique peut soit offrir les alternatives que les Canadiens veulent et dont la planète a besoin, soit continuer à faire obstacle au progrès et à proposer de fausses solutions. Pour l’instant, leur choix est clair. Il est temps pour eux de changer de cap.

–Anthony Merante, Oceana Canada; Camille Labchuk, Justice Animale; et Karen Wirsig, Défense environnementale

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