Des militants ont scandé des slogans dénonçant la présidente Dina Boluarte et le forum de coopération économique Asie-Pacifique, qui doit s’ouvrir vendredi à Lima.
Des centaines de Péruviens ont manifesté jeudi dans les rues de Lima, la capitale du pays, dénonçant le gouvernement de la présidente Dina Boluarte et son incapacité à lutter contre le crime organisé. Les manifestations ont eu lieu alors que plus d’une douzaine de dirigeants mondiaux, dont le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden, arrivaient dans le pays pour le forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui doit débuter vendredi.
Plus tôt cette semaine, les syndicats des transports péruviens ont annoncé une grève de 72 heures et appelé à des manifestations pour exiger davantage d’efforts pour lutter contre l’extorsion des entreprises de transport et le meurtre de chauffeurs par des groupes du crime organisé. Ils ont été rejoints par la Confédération générale des travailleurs du Pérou, le plus grand syndicat de travailleurs du pays.
Des vidéos mises en ligne montraient des militants scandant des slogans contre l’administration Boluarte et son incapacité à mettre en place des mesures de sécurité adéquates. Une précédente vague de protestations en septembre avait conduit les autorités péruviennes à déclarer l’état d’urgence pour 60 jours à Lima pour lutter contre la violence, même si les militants ont affirmé que ces efforts n’étaient pas suffisants. Ils ont également déclaré qu’ils souhaitaient que les manifestations de jeudi coïncident avec le forum de l’APEC afin d’attirer l’attention internationale sur les problèmes intérieurs du Pérou.
« On nous extorque tous les jours, on en a marre. Le Pérou n’a pas une bonne image internationale, c’est pourquoi nous sommes ici. » a déclaré à l’AFP la manifestante Madeleine Rojas.
« Nous voulons que la communauté internationale sache qu’ils nous tuent et qu’il n’existe aucune politique pour lutter de front contre le crime organisé et l’insécurité publique », Walter Carrera, président de l’Association nationale des transporteurs (Asotrani), qui a également participé aux manifestations, a déclaré aux médias.
Parallèlement, les manifestants ont également dénoncé la coopération du Pérou avec l’APEC et affirmé que le pays ne bénéficiait pas de son implication dans le bloc. Des images montraient des militants brûlant des drapeaux américains et agitant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Sortez, Yankees impérialistes » « Les pilleurs d’ordures de l’APEC sont dehors » et « L’APEC complice de la dictature. »
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Selon les médias locaux, les manifestants ont tenté de marcher vers le Palais des Congrès de Lima, où devait se tenir le Forum de l’APEC, mais ont été arrêtés par la police. Cette confrontation a donné lieu à de violents affrontements.
Malgré les protestations, les autorités péruviennes ont déclaré qu’elles envisageaient de tenir les événements de l’APEC comme prévu. Le gouvernement a activé un contingent de 13 000 policiers pour garantir la sécurité du forum.