‘Artistic crime of the century’
Peu après 7 heures du matin, le 7 août 1974, l’artiste de performance français Philippe Petit est sorti du toit de la tour sud du World Trade Center et est monté sur un câble d’un pouce d’épaisseur, s’étendant sur 140 pieds jusqu’à la tour nord.
Sans filet de sécurité ni harnais, tout ce qu’il avait était un poteau d’équilibre pour lui tenir compagnie – et une chute de 1 360 pieds et une mort certaine sous lui s’il faisait un faux pas.
« J’étais un peu inquiet lors de cette première traversée, car nous n’avions jamais vérifié la solidité du point d’ancrage de l’autre côté », raconte Petit au Post. « Ce n’était pas génial, pour être honnête, mais c’était suffisant. »
Audacieux, dangereux et totalement illégal, le téléphérique de Petit a été qualifié de « crime artistique du siècle » et a nécessité des années de préparation. Grâce à une surveillance secrète et à d’innombrables subterfuges, Petit a réussi à faire passer clandestinement une énorme quantité d’équipement dans les 110 étages de la tour sud avant que son ami et collaborateur, Jean-Louis Blondeau, ne lance un câble jusqu’à la tour nord à l’aide d’un arc et d’une flèche.
Il a même affrété un hélicoptère pour pouvoir prendre des photos aériennes des toits des Twin Towers.
Petit a marché pendant 45 minutes sur le fil, le traversant à huit reprises. À un moment donné, il a dansé dessus, il s’est même allongé dessus.
Une fois l’affaire terminée, Petit fut immédiatement arrêté.
Il a été libéré sans inculpation à condition qu’il présente un spectacle gratuit pour les enfants à Central Park.
Beaucoup de choses se sont produites depuis ce mercredi matin, il y a 50 ans, notamment la destruction des Twin Towers lors des attentats terroristes du 11 septembre 2001.
Le matin des attentats, Petit, qui n’a jamais possédé de télévision, a été appelé chez son voisin dans les Catskills pour assister au spectacle. « Ils ont dit : « Vos tours sont en train d’être détruites. »
« Mais je ne pensais qu’aux milliers de vies humaines, pas à la dévastation architecturale », se souvient-il.
Il s’est également retrouvé dans le Livre Guinness des records, à son grand dam.
« Mon art ne peut pas être défini par des chiffres ou des records, mais l’ironie est que je me suis retrouvé dans ce milieu sans le savoir, que cela me plaise ou non », a-t-il déclaré. « Je n’ai jamais voulu être dans ce milieu aux côtés de gens qui peuvent manger 10 pizzas en une minute. »
Les 7 et 8 août, Petit recréera sa promenade emblématique à l’intérieur de la cathédrale Saint-Jean-le-Divin sur Amsterdam Avenue dans son nouveau spectacle, « Towering! » avec une série d’autres artistes, dont son ami Sting, qui interprétera en exclusivité mondiale une nouvelle chanson écrite spécialement pour Petit.
« Ce sera le spectacle le plus beau, le plus élaboré et le plus puissant de ma vie », déclare l’artiste de 74 ans. « Ce sera profond. »
L’exposition est également l’occasion de corriger certaines des nombreuses idées fausses que l’on peut avoir sur l’œuvre de Petit, notamment aux États-Unis.
« Ici, en Amérique, on me qualifie de casse-cou ou de cascadeur, comme si j’étais Evel Knievel sur une moto ou Harry Houdini, mais rien n’est plus faux. Mon art ne défie pas la mort, il affirme la vie.
« Je veux inspirer les gens et leur faire croire qu’ils peuvent déplacer des montagnes. Je veux qu’ils lèvent les yeux sans crainte.
« Je suis un poète dans le ciel. »
Source link