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Après la nomination de Michel Barnier, la gauche prépare déjà la bataille contre le gouvernement « de Macron et Le Pen »

Pour la gauche, les jours du gouvernement Barnier sont déjà comptés. « Sauf alliance totale avec le RN, la question d’un gouvernement Lucie Castets se reposera très vite », affirme l’insoumis Eric Coquerel. Le NFP, hors de lui après la nomination à Matignon de Michel Barnier et loin d’avoir abdiqué, l’enfer au nouvel exécutif promet.

« Le déni démocratique porté à son apogée : un Premier ministre issue du parti qui est arrivé en 4e position et qui n’a même pas participé au front républicain , cingle le patron des socialistes Olivier Faure. Nous entrons dans une crise de régime ». La décision d’Emmanuel Macron représente « un bras d’honneur aux Français qui aspirent au changement », s’emporte le patron des communistes Fabien Roussel.

Élection « volée »

« Macron continue de se vivre comme en autocrate », accuse la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot. « L’élection a été volée au peuple français », complète son chef de file Jean-Luc Mélenchon, dénonçant « un Premier ministre qui est nommé avec la permission et peut être sur la suggestion du Rassemblement national ».

L’angle d’attaque de la gauche est déjà prêt : le gouvernement Barnier incarne l’« alliance entre les macronistes, la droite et l’extrême-droite », dénonce la cheffe des écologistes Marine Tondelier. « Les Français ont été pris pour des abrutis. Ils s’en rappelleront », lâche-t-elle. « Le président de la République a pris le risque d’ouvrir la voie à une majorité d’extrême-droite », déplore Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann.

« On remet le choix du gouvernement à Marine Le Pen. C’est scandaleux », charge également le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, qui a plaidé de tout son poids pour un gouvernement Cazeneuve. Et qui pointe d’ailleurs aussi la responsabilité de son camp qui « n’a pas été à la hauteur », en refusant de se ranger derrière l’ancien Premier ministre socialiste, ce qui a conduit Emmanuel Macron à se tourner vers la droite. Place publique regrette aussi le fait que « ni les dirigeants du NFP, ni l’Elysée n'(étaient) sérieusement pris ce chemin ».

La gauche n’a pas plus manqué de pointer l’opposition de Michel Barnier, alors député, à la dépénalisation de l’homosexualité en 1981.

Censure immédiate

Le NFP ne compte ainsi pas laisser le bénéfice du doute à Michel Barnier. Les insoumis, les socialistes et les écologistes ont d’ores et déjà annoncés qu’ils voteraient la censure du nouveau gouvernement, même si, sans les voix du RN à court terme, ils n’auront pas gain de cause.

Déjà éruptive sous la dernière législative, l’Assemblée nationale promet de se transformer en chaudron. Avant même de lancer la bataille dans l’hémicycle, le premier round aura lieu samedi, avec les manifestations organisées par LFI et des mouvements étudiants, qui doivent se joindre aux communistes et aux écologistes.

Divisée face à l’éventualité de l’arrivée de Bernard Cazeneuve rue de Varenne, la nomination de Michel Barnier aura en tout cas resserré les rangs de la gauche, qui parle à nouveau d’une même voix. Et renforce l’idée d’une candidature unique en 2027, comme défendue il y a quelques jours par Olivier Faure.

La candidate à Matignon du NFP, Lucie Castets, ne compte pas non plus baisser les soutiens-gorge. Elle devrait annoncer très prochainement la forme qui prendra la suite de son engagement politique.

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