PARIS: Les géants américains de la technologie Amazon et Apple n’ont pas signé une nouvelle initiative française visant à amener les entreprises technologiques mondiales à s’engager publiquement sur des principes, notamment le paiement de leur juste part d’impôts, ont déclaré lundi des responsables gouvernementaux.
Le président français Emmanuel Macron cherche depuis trois ans à amener les géants de la technologie à collaborer avec les gouvernements sur une série de défis mondiaux tels que la lutte contre les discours de haine en ligne, la préservation de la vie privée ou la contribution aux caisses de l’État.
Au milieu d’un tollé public sur la bonne fortune des groupes technologiques pendant la coronavirus pandémie cette année, les conseillers de Macron ont déclaré lundi que le président avait demandé aux entreprises technologiques de s’inscrire à une nouvelle initiative appelée «Tech for Good Call» soulignant les principes pour le monde post-COVID.
Le gouvernement français a publié une liste de 75 dirigeants d’entreprises de technologie qui avaient souscrit à l’initiative jusqu’à présent, y compris le PDG de Google Sundar Pichai, Mark Zuckerberg de Facebook et le président de Microsoft Brad Smith. Apple et Amazon étaient notamment absents de la liste.
Apple a refusé de commenter, mais les responsables français ont déclaré que les discussions avec le groupe étaient en cours et qu’ils pourraient toujours rejoindre l’initiative, dont les détails seront publiés officiellement d’ici mardi. Un représentant d’Amazon, dont les responsables français ont déclaré avoir refusé de se joindre à l’initiative, n’a pas renvoyé de demande de commentaire.
«Le but est aussi… d’observer objectivement ceux qui décident de jouer au ballon et d’aligner leur intérêt sur les individus et les sociétés et ceux qui restent en dehors de ce mouvement commun», a déclaré un conseiller présidentiel lors d’un point de presse.
Des dirigeants technologiques de premier plan comme Zuckerberg de Facebook ont assisté au sommet dit «Tech for Good» organisé par le président français à l’Elysée en 2018, qui a donné naissance à des groupes de travail sur des questions devenues sources de tension entre les gouvernements et «Big Tech ».
La nouvelle initiative n’est pas juridiquement contraignante, mais les responsables français ont déclaré que Macron l’utilisera comme un outil pour influencer les négociations à venir dans les forums mondiaux sur la réglementation des Big Tech.
Les gouvernements américain et européen se sont affrontés sur la question de la taxation des Big Tech lors de négociations à l’OCDE.
Les signataires du «Tech for Good Call» s’engagent à «contribuer équitablement aux taxes dans les pays où (ils) opèrent»; empêcher la diffusion de «matériel d’abus sexuel d’enfants, de contenu terroriste ou de violence extrême en ligne»; et «accompagner la transition écologique», entre autres.