«À force de vouloir une gauche pure, on a eu une droite plus dure», regrette Nicolas Mayer-Rossignol
«J’accuse Emmanuel Macron d’avoir négocié un accord avec Marine Le Pen», a déclaré sur France Info le maire socialiste de Rouen, opposant interne au premier secrétaire Olivier Faure.
«La gauche n’est pas exempte de reproche»a fustigé ce samedi 7 septembre sur France Info le maire PS de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, deux jours après la nomination du Républicain Michel Barnier au poste de premier ministre et deux mois après les élections législatives anticipées qui ont vu le Nouveau Front populaire remporter le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale.
« De la même façon que le président de la République avait le devoir de nommer un premier ministre. [issu de la gauche]la gauche avait aussi l’obligation vis-à-vis des Français que des réformes de gauche puissent advenir», a estimé le premier secrétaire délégué du Parti socialiste. «À force de vouloir une gauche pure, on a eu une droite plus dure»un regretté celui qui est connu pour ses positions hostiles aux accords avec La France insoumise.
En creux, le socialiste, qui souhaite la tenue rapide d’un congrès du PS, reproche aux dirigeants actuels de ne s’être pas écartés de la ligne de La France insoumise et de n’avoir pas su se ranger derrière Bernard Cazeneuve, un temps pressenti pour être le premier ministre d’Emmanuel Macron. Mardi soir, le comité exécutif du PS a effectivement opté, à terme de plusieurs heures de débat tendu, pour ne pas soutenir Bernard Cazeneuve au poste de premier ministre.
«Nous ne sommes pas naïfs»
Pour Nicolas Mayer-Rossignol, «les conditions démocratiques, républicaines et politiques» de la nomination du nouveau premier ministre sont ainsi «absolument scandaleuses». « Il y a eu un déni de démocratie. Ce ne sont pas les Républicains qui sont arrivés premiers aux élections. Le futur gouvernement est à la main de Madame Le Pen»at-il affirmé, ajoutant «L’accusateur Emmanuel Macron d’avoir négocié un deal» avec le chef de file des députés du Rassemblement national à l’Assemblée nationale.
Et si Michel Barnier a déclaré, vendredi soir, que son gouvernement ne «sera pas seulement de droite» le maire de Rouen n’a pas contenu son scepticisme : « Si le gouvernement va dans le sens de la justice sociale et fiscale, nous irions dans ce sens. Mais nous ne sommes pas naïfs (…) Monsieur Barnier à 50 ans de parcours politique, ses orientations politiques sont connues, les orientations politiques de Monsieur Macron sont connues et elles ne vont pas dans le sens de la justice fiscale et sociale.»