L’Office des transports du Canada, le tribunal quasi judiciaire et organisme de réglementation chargé de faire respecter les droits des passagers aériens et les règles d’indemnisation, a a dévoilé les propositions d’amendements au Règlement sur la protection des passagers aériens.
Si les amendements sont adoptés, les compagnies aériennes assumeraient davantage de responsabilités en cas de perturbations des voyages causées par des « circonstances exceptionnelles », notamment une menace pour la sécurité, un acte illégal, une catastrophe environnementale ou un comportement perturbateur des passagers. Dans de tels cas, une perturbation du vol est inévitable, même si le transporteur aérien a pris toutes les mesures raisonnables.
Selon les circonstances, les voyageurs peuvent avoir droit à diverses formes d’indemnisation de la part d’une compagnie aérienne, notamment les repas et l’hébergement.
Dans les cas où un vol est annulé ou retardé d’au moins trois heures, ou si un passager est expulsé de son vol, il aura la possibilité de recevoir un remboursement plutôt que d’être modifié. Si un passager choisit un remboursement, la compagnie aérienne devra effectuer le paiement dans les 15 jours, soit la moitié du délai actuel de 30 jours.
En vertu des modifications proposées, les compagnies aériennes seraient tenues de fournir des repas aux passagers dont les vols sont retardés de deux heures ou plus et de proposer un hébergement pour les retards d’une nuit.
Les modifications visent également à améliorer les déplacements des personnes accompagnées de jeunes enfants.
Les nouvelles règles exigeraient que les enfants de moins de 14 ans soient assis dans un avion à côté d’un parent ou d’un tuteur, sans frais supplémentaires. Et si ces sièges ne sont pas disponibles au moment de la réservation, il appartient à la compagnie aérienne d’en informer les passagers et de faire son possible pour trouver des sièges les uns à côté des autres.
De nouvelles règles auraient un impact sur l’abordabilité, selon le conseil des compagnies aériennes
Jeff Morrison, président et chef de la direction du Conseil national des lignes aériennes du Canada, qui représente les plus grands transporteurs aériens du Canada, a exprimé ses inquiétudes concernant les modifications.
Dans un communiqué, il a déclaré que les règles proposées sont « coûteuses, lourdes et ne tiennent pas compte de la réalité opérationnelle complexe des compagnies aériennes. Si elles sont adoptées, elles auront un impact sur l’abordabilité et la connectivité pour les Canadiens ».
En juin 2023, le Parlement a adopté des modifications à la Loi sur les transports au Canada exigeant des mises à jour du Règlement sur la protection des passagers aériens. Les changements proposés ont été rédigés après consultation du ministre des Transports et ont été approuvés par le Conseil du Trésor.
« Les amendements proposés éliminent les zones grises et l’ambiguïté quant au moment où les passagers doivent être indemnisés, ce qui garantira une résolution plus rapide pour les passagers », a déclaré la ministre des Transports Anita Anand dans un communiqué.
Une période de consultation de 75 jours examinant les modifications proposées se déroule jusqu’au 6 mars.