Le gouvernement fédéral recule par rapport à son ancien objectif d’atteindre la neutralité carbone du réseau électrique national d’ici 2035, mais il promet des réductions plus importantes des émissions dans le secteur de l’énergie après 2050.
Ottawa a annoncé le changement avant la publication du Règlement final sur l’électricité propre mercredi. Cette décision intervient après que des provinces comme l’Alberta, la Saskatchewan et l’Ontario se sont vivement opposées au projet de règlement, qu’elles jugeaient coûteux et fixaient des objectifs impossibles à atteindre.
Le règlement final accorde plus de temps aux provinces et aux territoires pour se conformer au règlement. Les sources d’électricité non émettrices – hydroélectricité, éolienne, solaire et nucléaire – ne devraient avoir aucun problème à s’aligner, mais les centrales au gaz naturel devront répondre à des critères spécifiques, quoique moins stricts.
Par exemple, les émissions des centrales électriques au gaz naturel fonctionnant dans des conditions d’urgence provoquées par des conditions météorologiques extrêmes ne seront pas prises en compte en vertu des règles. De plus, les usines qui dépassent leurs limites d’émissions seront autorisées à utiliser des crédits compensatoires de gaz à effet de serre.
Les centrales électriques individuelles ne seront pas nécessairement soumises à des limites d’émissions ; un arsenal d’unités peut être soumis à une large limite d’émissions. Cela pourrait permettre aux fournisseurs d’électricité de faire fonctionner des unités plus polluantes tout en s’appuyant sur des unités plus propres pour se conformer à la réglementation.
Le règlement exempte également certaines entités industrielles, comme les exploitations de sables bitumineux, qui génèrent d’énormes quantités d’électricité pour une utilisation sur place.
Ces changements signifient que le secteur électrique canadien continuera de générer plus de pollution que prévu initialement entre 2024 et 2050.
Au lieu d’éliminer un total cumulé de 342 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone, la réglementation finale réduira presque la moitié de cette quantité, soit 193 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone.
Des responsables fédéraux d’Environnement et Climat Canada, qui n’étaient pas autorisés à s’exprimer publiquement, ont déclaré que la réglementation finale permettrait d’obtenir des réductions d’émissions encore plus importantes après 2050 que prévu initialement.
Les responsables lors d’un appel technique avec les journalistes n’ont pas précisé l’ampleur de ces réductions après 2050.