DNT est désormais plus une responsabilité qu’une aide
Ce moment, où tous les principaux navigateurs disposaient d’une option Do Not Track, était peut-être l’apogée du DNT, et même alors, on avait le sentiment que cela ne pourrait jamais fonctionner. Lorrie Faith Cranor, responsable du Privacy Preferences Project (P3P) antérieur au DNT, a déclaré à Ars en 2012 que « chaque fois que nous proposons une solution technique qui protège la vie privée, les sites Web proposent quelque chose qu’ils veulent faire et qui est brisé par cette protection de la vie privée.
Yahoo, se présentant comme la « première grande entreprise technologique » à mettre en œuvre le DNT, a annoncé en 2014 qu’elle ne l’honorerait plus. La société a noté que la promesse organisée par la Maison Blanche « reste non tenue » et que le DNT standardisé « a abouti à une impasse ». L’Electronic Frontier Foundation a lancé son extension Privacy Badger comme moyen d’appliquer le DNT lorsque les utilisateurs l’ont demandé peu de temps après. Début 2015, la Federal Communications Commission a rejeté une requête lui demandant d’imposer le DNT aux propriétaires de sites Web et aux services comme Netflix, principalement pour des raisons techniques, mais éliminant ainsi l’un des derniers espoirs d’un changement radical.
En plus de manquer de rigueur réglementaire, la DNT a également été généralement dépassée par les progrès en matière de suivi. Tous les signaux émis par un navigateur (plug-ins, fuseau horaire, résolution du moniteur et même l’option DNT elle-même) pourraient être utilisés pour suivre efficacement un utilisateur, même sur plusieurs navigateurs. Pomme supprimé DNT de Safari en 2019citant à la fois son inefficacité et la prise d’empreintes digitales.
Les préoccupations concernant le suivi sont désormais principalement laissées à l’utilisateur, qu’il s’agisse de choisir des sites et des services qui rendent explicites leurs politiques en matière de suivi, de cliquer sur « Tout rejeter » sur les sites Web conformes au RGPD et de voir ce qui se passe, ou d’utiliser des outils logiciels. (comme les VPN commercialisés avec de vagues promesses) pour renverser les systèmes publicitaires.
La suppression cette semaine par Mozilla, qui était à l’avant-garde du mouvement Do Not Track, est plus symbolique que pratique. Chrome, le navigateur de loin dominant, le propose toujours, même s’il le refuse juste en dessous du paramètre. Les gens ont montré, massivement, qu’ils vouloir ce type de confidentialité, comme les 96 % des utilisateurs iOS qui ont choisi de ne plus suivre les applications lorsqu’Apple a proposé une option de blocage. Mais ils ne vont pas l’obtenir en le demandant aux annonceurs.