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La Colombie-Britannique peut poursuivre les fournisseurs d’opioïdes pour les coûts des soins de santé au nom d’autres gouvernements, selon le plus haut tribunal du Canada

Le plus haut tribunal du Canada a statué que la Colombie-Britannique peut intenter un recours collectif contre les fournisseurs de produits pharmaceutiques pour les préjudices causés par les opioïdes, au nom d’autres provinces, territoires et du gouvernement fédéral.

Cette décision met fin à une lutte de plusieurs années avec Shoppers Drug Mart et d’autres fabricants, distributeurs et détaillants qui fabriquent ou manipulent des médicaments opioïdes, et ouvre la voie à une éventuelle action nationale de la part des gouvernements.

Les entreprises voulaient que la Cour suprême du Canada examine deux décisions de tribunaux inférieurs confirmant le droit de la Colombie-Britannique d’intenter une action en justice en utilisant la Loi provinciale sur le recouvrement des dommages causés par les opioïdes et des coûts des soins de santé (ORA).

L’article 11 de la loi autorise la Colombie-Britannique à intenter un recours collectif contre les fournisseurs d’opioïdes au nom du gouvernement fédéral ou de toute province ou territoire qui a payé pour traiter les patients qui ont pris ces médicaments.

Les entreprises ont fait valoir que cet article était inconstitutionnel et ne respectait pas les limites territoriales. La Cour suprême et la Cour d’appel de la Colombie-Britannique se sont toutes deux rangées du côté de la province, estimant que cet article n’était qu’un simple mécanisme procédural.

Par une décision de 6 voix contre 1, la Cour suprême du Canada a rejeté l’appel final des entreprises.

Le juge Andromache Karakatsanis affirme que la coopération entre les pays est efficace lorsqu’une crise traverse les frontières, faisant référence à la crise des drogues toxiques provoquée par les opioïdes. (Adrian Wyld/La Presse Canadienne)

Crise qui traverse les frontières

Une majorité de juges ont conclu que l’article 11 est constitutionnel et traite des droits procéduraux qui relèvent de l’autorité de la province en matière d’administration de la justice.

« Lorsque des produits, des personnes et des problèmes traversent les frontières juridictionnelles, la coopération et la courtoisie sont essentielles pour garantir que la justice ne soit pas bloquée par les frontières provinciales », a écrit le juge Andromache Karakatsanis dans la décision rendue publique vendredi matin.

« L’épidémie d’opioïdes qui sévit dans notre pays est un exemple frappant d’une crise qui attire cette coopération et cette courtoisie.

« De portée nationale, il met en évidence le rôle qu’un recours collectif national peut jouer pour assurer l’efficacité, la cohérence et l’accès à la justice pour tous ceux qui ont subi un préjudice, quelles que soient les frontières géographiques.

Un magasin Shoppers Drug Mart est représenté à l'intersection des rues King et Peter, au centre-ville de Toronto. Des gens portant des vêtements d’hiver marchent sur le trottoir devant le magasin.
La Colombie-Britannique allègue que les sociétés pharmaceutiques, dont Shoppers Drug Mart Inc., ont contribué à l’épidémie d’opioïdes en commercialisant faussement leurs produits comme étant moins addictifs et moins sujets aux abus que d’autres analgésiques. (Michael Wilson/CBC)

L’allégation

La législation sur les opioïdes est calquée sur une législation similaire de la Colombie-Britannique qui obligeait les fabricants de cigarettes à payer une partie des coûts des soins de santé liés au tabac. En 2005, la Cour suprême du Canada a statué que la loi était constitutionnellement valide.

En 2018, la Colombie-Britannique a intenté une action en justice contre 49 sociétés pharmaceutiques, dont Sanis Health Inc. et Shoppers Drug Mart Inc. – toutes deux détenues par Loblaw – ainsi que Sandoz Canada Inc. et McKesson Canada Corporation.

La Colombie-Britannique a allégué que chaque province et territoire du Canada avait connu des taux élevés de dépendance, de maladie et de décès en raison de l’épidémie d’opioïdes, et que les défendeurs avaient contribué à l’épidémie en commercialisant faussement leurs produits comme étant moins addictifs et moins sujets aux abus que d’autres analgésiques. .

Aucune des allégations n’a été prouvée devant les tribunaux.

Sanis Health, Shoppers, Sandoz Canada et McKesson Canada ont présenté la contestation constitutionnelle. Ils n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de CBC News.

Une femme sud-asiatique aux cheveux brun foncé et au manteau marron se tient devant le palais de justice.
Le ministère du procureur général de la Colombie-Britannique, Niki Sharma, affirme qu’aucune province ni aucun territoire ne s’est retiré du recours collectif proposé. (Darryl Dyck/Presse Canadienne)

Les provinces ou les territoires sont autorisés à se retirer du recours collectif de la Colombie-Britannique s’ils le souhaitent, conformément à la législation de la province, mais aucun ne l’a fait jusqu’à présent, a déclaré jeudi le ministère du Procureur général de la Colombie-Britannique.

La juge Suzanne Côté était dissidente dans cette affaire, soulevant des inquiétudes quant à la souveraineté législative des autres provinces.

Elle a déclaré que même si la coopération entre les gouvernements provinciaux et fédéral « constitue un objectif louable », la méthode « doit être conforme à la structure du fédéralisme canadien, même s’il peut être avantageux d’empiéter sur la compétence d’autres gouvernements dans un cas donné ». « .

CBC News a contacté le procureur général de la Colombie-Britannique, Niki Sharma, et le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, pour obtenir leurs commentaires.

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