Vestiaires et installations sportives du Club House / Anthony Laffargue
Description textuelle fournie par les architectes. Expression Architecturale – Ce bâtiment « Port » est situé à l’entrée du centre de Dingy-Saint-Clair, entre Parmelan et les Dents de Lanfon. Il est situé sur une bande de terrain de 9 mètres, limité par le mur du cimetière d’un côté et une propriété de l’autre. L’architecture profite de cette situation et s’étend sur une soixantaine de mètres, les programmes vestiaires, Club House et Grenette se succédant. La structure régulière est composée de 25 fermes avec des colonnes lamellées et des sections transversales maximisées pour le rythme simple du bâtiment. Entièrement conçue en Bois des Alpes et en épicéa pour mettre en valeur les filières les plus vertueuses, la charpente émerge de l’enveloppe isolée pour supporter une toiture secondaire abritant une installation de panneaux photovoltaïques. Ces panneaux sont mis en œuvre comme des éléments architecturaux plutôt que comme de simples composants techniques ; leur couleur noire donne l’impression d’être simplement posées sur des panneaux de bois qui s’étendent à chaque extrémité, suggérant que le bâtiment et sa structure peuvent être extensibles.
La hauteur de la façade est minimisée pour mettre en valeur la charpente, ainsi tous les aspects techniques du bâtiment sont dissimulés entre les deux toitures. L’ensemble de la structure repose sur une table en béton et un long banc préfabriqué qui accueille la circulation et les spectateurs. La disposition des matériaux poursuit le langage conceptuel des bâtiments qui composent le centre-ville. Lors de la construction, les anciens vestiaires sont réhabilités en espace jeunesse, et un chemin est créé qui relie le Club House au centre ville, reliant les différents espaces liés au sport et à la jeunesse de la commune. Le bâtiment présente une forme simple et forte tout en mettant en valeur le paysage grandiose du site.
Panneaux Photovoltaïques – Le projet de centrale photovoltaïque répond à un double enjeu : performance et intégration paysagère. Il offre une réponse possible à la question du respect du contexte dans le cadre de la production électrique sur site à travers une mise en œuvre unique. Nous avons recherché ici un effet de stratification, plutôt qu’un quadrillage, souvent imposé par ce type d’infrastructures du fait de leur production et de leur installation standardisées, souvent déconnectées du projet architectural. Cet effet est obtenu par une légère variation de la pente des panneaux, créant des espaces entre chaque rangée horizontale. Pour éviter tout débord en bordure, nous avons choisi d’économiser sur un bac en acier en plaçant le rail directement sur des panneaux de bois. Cette solution, hors DTU, n’est possible que grâce à la qualité de la couverture secondaire et à la présence d’une étanchéité bien établie sur le volume isolé. Pour assurer la durabilité de la charpente en bois, des capuchons métalliques sont stratégiquement placés pour protéger le bois de l’eau de pluie. L’écran pare-pluie résistant aux UV a été doublé pour garantir sa viabilité à long terme. Au pignon, le choix de mettre en valeur les panneaux évoque les charpentes traditionnelles. Visuellement, le panneau semble « juste posé », en équilibre sur le toit. Formant des strates, les panneaux interagissent avec le paysage lointain des falaises minérales des massifs environnants.
Lots techniques – Le bâtiment, mesurant plus de 60 mètres, adopte une position horizontale pour servir de base à un panorama grandiose. Le défi concernant la hauteur du volume isolé était de taille, à la fois pour respecter cette posture et pour mettre en valeur la charpente en bois qui s’étend du volume et supporte la toiture secondaire. Pour conserver ce choix tout en offrant une hauteur sous plafond cohérente avec l’usage, les différents réseaux de ventilation ont été placés entre les deux toitures, au point le plus bas de la pente, afin qu’ils ne soient jamais visibles. Chaque réseau est isolé individuellement. Le défi technique réside principalement dans la création de multiples liaisons d’étanchéité à l’air avant l’installation de la toiture principale. Ces réseaux circulent à l’intérieur du bâtiment, au sein des banquettes des vestiaires, pour minimiser leur impact sur le volume et la hauteur habitable.
Charpente et bardage – La charpente est constituée de 25 fermes qui font avancer rythmiquement le bâtiment et son extension couverte. Les chevrons sont légèrement surdimensionnés pour accentuer cet effet de succession et d’alignement. Trois systèmes différents se succèdent pour accueillir les trois programmes principaux. Le bardage coulisse devant cette structure pour englober les vestiaires. Une grande baie, semblant reposer sur le socle, est conçue pour ouvrir le Club House sur le vaste paysage. À ce stade, les fermes reposent sur un profilé métallique pour ne pas gêner la vue.
Enfin, la Grenette permet d’avoir une vue sur l’ensemble de la charpente ; seul un grand meuble de rangement, conçu comme un buffet géant, se glisse entre les colonnes. Les joints ont tous été masqués, à l’exception d’un croisillon sur le pignon est, laissé là comme témoin. Le choix s’est porté sur une structure en épicéa, pour des raisons d’exploitation plus durable et respectueuse, offrant une tonalité de bois plus neutre et respectant l’enveloppe financière. Les parties exposées ont été autoclavées selon un procédé incolore. Enfin, l’ensemble de la toiture secondaire est inversé, permettant l’installation d’un panneau triple épaisseur en sous-face et d’une structure pour les panneaux photovoltaïques précités. Le bardage est constitué de grands panneaux triple épaisseur de 36 cm cloués sur des solives en T. Ceux-ci les maintiennent et évitent les déformations dans le temps. Cette méthode évite également la présence de rainures et de feuillures sur la façade, rendant le volume isolé très lisse de loin, presque abstrait. De près, cette surface lisse permet une meilleure perception du grain du bois, légèrement brillant.
Intégration paysagère – Le projet est situé en amont du centre-ville. Il est conçu comme un édifice « porte d’entrée », sur lequel s’assoient les montagnes et les Dents de Lanfon, et depuis lequel se dévoile le massif du Parmelan. C’est un bâtiment qui délimite clairement une frange urbaine, entre zones agricoles et centre-ville. Il s’inscrit dans les programmes de surface existants : un stade, un cimetière et un parking. Ainsi, il offre un nouveau point de référence pour ceux qui parcourent le village, tout en offrant un écrin à l’espace d’activités qui comprend des jeux, un espace pique-nique, un skatepark et des terrains de sport. Son architecture fait écho à son intégration, avec un cadre ouvert sur ces activités et sur le centre-ville. Il réutilise les joints et les éléments d’une architecture vernaculaire qui caractérise les deux côtés de l’axe central de la commune.