La politique carcérale israélienne impose des conditions de vie inhumaines aux prisonniers palestiniens
Par Addameer
Dans un contexte d’escalade sans précédent de l’agression israélienne contre le peuple palestinien et d’une campagne de génocide qui dure depuis plus d’un an, les autorités d’occupation continuent d’appliquer des politiques répressives systématiques à l’encontre des Palestiniens, où qu’ils se trouvent.
Les forces d’occupation ont mené les campagnes d’arrestation les plus vastes et les plus étendues depuis des décennies, détenant des dizaines de milliers de Palestiniens. En plus de cette répression inégalée, les prisonniers dans les prisons de l’occupation israélienne subissent des traitements violents, y compris le déni des droits les plus fondamentaux, des politiques répressives telles que la torture, et la mort lente.
Actuellement, le mouvement des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes traverse l’une de ses phases les plus difficiles et les plus complexes, tous les acquis obtenus au cours de décennies de lutte ayant été réduits à néant.
La prisonnière Khalida Jarrar face à la mort lente
Depuis plus d’un an, les autorités d’occupation, à tous les niveaux, mettent en œuvre des punitions collectives et des tactiques de mort lente à la rencontre des prisonniers, hommes et femmes. Ces politiques ont entraîné la mort de plus de 41 prisonniers dont l’identité est connue et de dizaines d’autres dont l’identité reste inconnue dans les prisons israéliennes, ainsi que de nombreux autres décès de prisonniers de Gaza détenus dans divers camps et prisons.
Les femmes palestiniennes n’ont pas été épargnées par cet assaut de l’occupation contre le peuple palestinien. Depuis le 7 octobre, les forces d’occupation ont détenu plus de 430 femmes palestiniennes. Actuellement, 94 prisonnières palestiniennes sont toujours en détention, parmi lesquelles des prisonnières âgées et malades.
Environ 30 de ces femmes sont placées en détention administrative arbitraire – sans inculpation – et 24 d’entre elles souffrent de diverses maladies, dont deux ont été blessées par des tirs de l’occupant.
La dégradation de l’état de santé des femmes détenues
De nombreuses prisonnières palestiniennes ont souffert de problèmes de santé dus à des conditions de détention difficiles ou à des blessures subies avant leur détention ou au moment de leur arrestation.
Leur traitement est généralement négligé et les autorités israéliennes refusent de fournir les soins médicaux nécessaires aux prisonnières souffrant de blessures ou de maladies chroniques, ce qui entraîne une détérioration de leur état de santé.
Souvent, le traitement est retardé, ou les prisonniers se voient refuser l’accès aux médicaments essentiels, et leur transfert vers des cliniques médicales est souvent retardé.
Cela reflète la politique de l’occupation israélienne qui refuse aux détenus leurs droits fondamentaux en matière de santé.
Il convient de noter qu’au cours des derniers mois, l’occupation a arrêté plusieurs prisonnières enceintes sans tenir compte des risques pour la vie de la mère et du fœtus en raison des conditions difficiles qui règnent dans les prisons.
En outre, depuis le 7 octobre, l’occupation a considérablement réduit les fournitures d’hygiène personnelle et n’a fourni que le strict minimum.
La détention administrative de Khalida Jarrar comme exemple de politique d’isolement arbitraire
Les autorités d’occupation israéliennes continuent de mettre en œuvre la politique d’isolement à la rencontre des prisonniers palestiniens, hommes et femmes, en tant qu’outil supplémentaire pour les tourmenter et dans le cadre d’une stratégie de punition collective visant à briser leur volonté.
L’un des cas les plus marquants est celui de l’ancienne parlementaire Khalida Jarrar, qui a été arbitrairement placée à l’isolement dans la prison de Ramla, où elle est détenue dans des conditions très dures, dépourvues des éléments les plus élémentaires de la vie humaine, en raison d’une négligence médicale délibérée de la part de l’administration pénitentiaire.
Le Centre Hanzala pour les prisonniers et ex-prisonniers a rapporté que Khalida Jarrar, militante de premier plan et membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a enduré 93 jours d’isolement cellulaire.
Le centre a décrit l’emprisonnement de Khalida Jarrar comme faisant partie d’une campagne plus large de répression et d’abus, soulignant que son traitement est un exemple clair de la politique de « mort lente » d’Israël à l’égard des prisonniers politiques palestiniens. Malgré les conditions difficiles, Mme Jarrar reste inébranlable et résolue dans sa résistance, selon le centre.
Le centre a également condamné les conditions difficiles auxquelles Jarrar est confronté, révélant que la militante palestinienne est enfermée dans une cellule exiguë et mal ventilée, privée des nécessités de base telles que l’eau et la lumière. Le lieu d’enfermement, selon le centre, est décrit comme ressemblant à une « tombe », où Jarrar est forcé de s’allonger à côté de la porte afin d’accéder au peu d’oxygène disponible.
Le centre a lancé un appel à l’intervention urgente des organisations internationales et des groupes de défense des droits de l’homme pour sauvegarder la vie de Jarrar et celle de tous les détenus palestiniens. Il a également exhorté la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux violations en cours dans les prisons israéliennes.
Khalida Jarrar a été arrêtée à plusieurs reprises et a passé de longues périodes en prison, perdant sa fille lors d’une précédente détention sans avoir été autorisée à faire son deuil.
Son isolement dans une cellule solitaire fait partie de la politique de l’occupation visant les femmes palestiniennes de tous âges et de toutes catégories sociales.
Il convient de noter que les autorités israéliennes ont récemment prolongé l’isolement cellulaire de Mme Jarrar d’un mois, sans tenir compte des conséquences d’une telle décision, alors qu’elle souffre de multiples problèmes de santé qui nécessitent des soins médicaux.
Les conditions difficiles de la prison de Damon
Les autorités d’occupation continuent de détenir des femmes dans des conditions difficiles et inhumaines dans la prison de Damon, qui est réservée aux femmes. Les cellules et les chambres sont privées des éléments de base nécessaires à une vie décente.
Elles sont exiguës, surpeuplées et mal ventilées, ce qui rend la vie difficile dans de telles conditions.
Les prisons israéliennes sont devenues de véritables « camps de torture et de mort »
En outre, les prisonnières souffrent de pénuries alimentaires et d’un manque d’une nutrition saine et équilibrée, ce qui a un impact négatif sur leur santé physique et mentale.
De plus, les prisonnières sont forcées de subir des fouilles humiliantes et continues, y comprenant des fouilles corporelles approfondies. Récemment, les autorités israéliennes n’ont fourni aux prisonniers qu’un seul ensemble de vêtements d’hiver et leur ont confisqué leurs vêtements d’été.
Il est également à noter que les autorités ont réduit le temps consacré aux activités récréatives « Fora » et aux douches. Ces dernières semaines, elles ont également commencé à éteindre les lumières dans toutes les pièces de 22 heures à 6 heures du matin.
Ces conditions difficiles s’inscrivent dans le cadre de la politique actuelle de ciblage des femmes détenues et de punition collective à la rencontre de tous les segments de la population palestinienne.
Les prisonnières sont privées de visites et de communication avec le monde extérieur
Parmi les politiques répressives que les autorités israéliennes continuent de mettre en œuvre à la rencontre des femmes détenues figure l’interdiction des visites familiales pendant plus d’un an, les privés ainsi de la possibilité d’embrasser et de rencontrer leurs enfants, ce qui exacerbe leurs souffrances psychologiques et émotionnelles.
En outre, des obstacles sont dressés sur le chemin des avocats qui font visite aux prisonnières et aux détenues.
Les femmes sont isolées de leur famille et du monde extérieur, d’autant plus que le Comité international de la Croix-Rouge est totalement interdit de visite depuis plus d’un an.
7 novembre 2024 – Addameer – Traduction : Chronique de Palestine