Québec met sur pause l’immigration permanente
Il va falloir patienter avant de pouvoir immigrer de façon permanente au Québec.
Radio-Canada a appris qu’au cours des prochains mois, le gouvernement Legault n’enverra aucun certificat de sélection du Québec (CSQ) dans deux programmes d’immigration très prisés, le temps de réaliser une réflexion équilibrée
sur les prochains seuils d’immigration.
Ce document est indispensable pour obtenir le statut de résident permanent du Canada.
Ce moratoire, d’après nos informations, pourrait s’étirer jusqu’à la fin du printemps prochain.
Durant cette période, l’accès au volet diplômés du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), chéri par les étudiants étrangers diplômés au Québec, sera bloqué.
Ce gel de l’émission de nouveaux certificats de sélection, qui est une prérogative du Québec dans une partie de l’immigration économique, visera aussi le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) et par conséquent le portail Arrima, lancé par le gouvernement Legault après son arrivée au pouvoir.
Celui-ci permet principalement de choisir des immigrants en fonction des besoins du marché du travail.
Une suspension uniquement pour les nouvelles demandes
Par voie de communiqué, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) précise que cette suspension des invitations
n’a pas d’incidence sur le traitement des demandes reçues avant le 31 octobre dans le PRTQ ainsi que dans le PEQ – volets diplômés
.
Nouveau plan prévu pour le printemps 2025
Cette pause dans la sélection de nouveaux immigrants permanents n’aura cependant pas de conséquences sur les prochaines cibles d’immigration permanente prévue pour l’année 2025, at-on confié à Radio-Canada.
Dans l’immédiat, Québec ne compte donc pas modifier ces seuils déjà annoncés il ya quelques mois (Nouvelle fenêtre). L’an prochain, le gouvernement Legault entend ainsi admettre 50 000 immigrants permanents ainsi que quelques milliers de diplômés étrangers supplémentaires – non comptabilisés dans cette cible – en utilisant le PEQ, considéré comme une voie rapide pour s’installer durablement dans la province.
Ceux qui obtiendront ce statut de résident permanent en 2025 au Québec seront donc des personnes qui ont déjà été sélectionnées par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.
Après cet arrêt temporaire de l’envoi de certificats de sélection, qui va contribuer à réduire l’arriéré de dossiers en attente, Québec dévoilera un nouveau plan pluriannuel.
Celui-ci, pour la première fois, tiendra compte du nombre d’immigrants temporaires sur le territoire.
Il faut une période de réflexion et on veut faire cet exercice sérieusement. On ne peut plus faire de plans sans prendre en compte les temporaires
confirme une source gouvernementale proche du dossier.
Cette pause, ajoute-t-elle, donnera une vraie marge de manœuvre
pour déterminer les prochaines priorités du gouvernement caquiste. On veut voir, par exemple, si on va prioriser les étudiants étrangers ou les travailleurs déjà ici
précise-t-on.
Une « réduction » des seuils « sérieusement » étudiée
Sur les réseaux sociaux, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, a confirmé cette volonté en assurant vouloir se doter des moyens nécessaires pour mieux encadrer l’immigration sur le territoire québécois
à travers une analyse sérieuse
.
L’élu caquiste ouvre également la porte à une baisse des cibles d’immigration permanente au Québec. Un scénario de réduction de l’immigration permanente sera également étudié attentivement par le gouvernement
écrit le ministre Roberge sur la plateforme X.
Une mesure similaire proposée par le PQ
Cette décision intervient quelques jours seulement après le plan d’immigration du Parti québécois, qui proposait, lui aussi, un moratoire sur l’immigration économique permanente
mais uniquement pour les personnes vivant à l’extérieur du Québec.
S’il arrive au pouvoir, le PQ compte de son côté réduit considérablement le nombre d’immigrants permanents et temporaires au Québec, en fixant des cibles d’immigration permanente à 35 000, contre plus de 50 000 actuellement.
Au fédéral, Ottawa a également annoncé une révision du nombre d’immigrants permanents qui seront admis au Canada dans les prochaines années.
Le gouvernement Trudeau, qui avait pour objectif d’accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents en 2025, abaissera ses seuils d’environ 20 % dès l’année prochaine. Une réduction de l’immigration temporaire est également prévue.