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Des chauves-souris vampires courent sur un tapis roulant pour décoder la façon dont le sang se transforme en énergie

Les chauves-souris vampires, avec leur étrange réputation et leur régime alimentaire unique, fascinent depuis longtemps les scientifiques. Mais comment survivent-ils avec un régime composé uniquement de sang ?

Une équipe de chercheurs de l’Université de Toronto a décidé d’approfondir ce mystère. Ils ont mis des chauves-souris vampires sur un tapis roulant pour mesurer leur métabolisme.

Contrairement à la plupart des vertébrés, qui dépendent des glucides pour leur énergie, les chauves-souris vampires ont développé une capacité remarquable à brûler les acides aminés du sang.

Dans cette étude, les chauves-souris ont reçu un repas de sang contenant des atomes de carbone marqués. En suivant les isotopes du carbone, les scientifiques ont pu déterminer que les chauves-souris brûlaient effectivement des acides aminés pour produire de l’énergie.

Des photographies de Desmodus rotundus (homme ; BZ 1256) sur un tapis roulant métabolique à (un) une démarche de marche (10 m min−1), et (b) la phase aérienne d’une allure de course (30 m min−1). Photographies de Price Sewell.

Courir sur tapis roulant

En incitant les chauves-souris vampires à courir sur un tapis roulant dans leur laboratoire, les biologistes Giulia Rossi et Kenneth Welch ont pu étudier leur métabolisme.

Cependant, ils ont été confrontés à un défi. Il est difficile de mesurer le métabolisme des créatures volantes, car il peut être difficile de fixer des capteurs tels que des dispositifs d’apport d’oxygène et des moniteurs de fréquence cardiaque.

Ces dispositifs peuvent être volumineux et perturbateurs, affectant potentiellement le comportement naturel et la physiologie de l’animal volant. Cela pourrait souvent conduire à des mesures inexactes.

Les chercheurs ont mis au point une solution créative pour mesurer le métabolisme des chauves-souris vampires.

Ils ont placé un tapis roulant miniature dans un petit enclos et ont encouragé les chauves-souris à courir dessus. Cette approche a été inspirée par l’observation selon laquelle les chauves-souris vampires comptent souvent sur la course pour suivre et capturer leurs proies.

Des chauves-souris nourries au sang de vache

Les chercheurs ont mesuré le métabolisme des chauves-souris à l’aide de capteurs d’apport d’oxygène et d’expiration de dioxyde de carbone.

Le capteur de dioxyde de carbone mesurait les isotopes du carbone, permettant aux chercheurs de calculer la quantité d’un composé spécifique, tel que les acides aminés, utilisée comme carburant.

Le métabolisme de vingt-quatre chauves-souris vampires a été étudié. Selon l’étude, les chauves-souris ont reçu un repas de sang de vache enrichi à la fois en acides aminés et en isotopes de carbone.

« Nous avons nourri des chauves-souris avec du sang de vache enrichi soit en glycine (acide aminé non essentiel) marquée de manière isotopique, soit en leucine (acide aminé essentiel) », ont écrit les chercheurs dans le document d’étude.

Les chauves-souris ont ensuite été amenées à courir sur un tapis roulant à différentes vitesses (10, 20 et 30 mètres par minute) tandis que leur taux métabolique (consommation d’oxygène et production de dioxyde de carbone) était mesuré.

Fait intéressant, les capteurs ont indiqué que les chauves-souris métabolisaient les acides aminés présents dans le sang qu’elles avaient récemment consommé.

Cette découverte met en lumière les stratégies métaboliques uniques des chauves-souris vampires. Leur capacité à utiliser efficacement les acides aminés comme source d’énergie est essentielle à leur survie.

Cependant, cette adaptation comporte également un risque. Les chauves-souris vampires doivent se nourrir toutes les nuits pour éviter la famine, car les acides aminés ne peuvent pas être stockés pour une utilisation future.

Des études antérieures ont montré que les insectes hématophages, notamment les mouches tsé-tsé, utilisent les acides aminés du sang comme principale source d’énergie.

Les résultats ont été publiés dans la revue Lettres de biologie.

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