Le gouvernement du Canada a fait part de ses préoccupations directement à la Russie à la suite d’informations selon lesquelles Moscou serait à l’origine d’un complot visant à installer des engins incendiaires sur des avions à destination de l’Amérique du Nord.
Le Journal de Wall Street a rapporté lundi que les responsables de la sécurité occidentaux pensaient que deux engins incendiaires faisaient partie d’une opération russe visant à déclencher des incendies à bord d’avions cargo ou de passagers à destination des États-Unis et du Canada.
Les deux appareils ont pris feu dans les centres logistiques de DHL en juillet, l’un à Leipzig, en Allemagne, et l’autre à Birmingham, au Royaume-Uni.
« Le gouvernement du Canada est conscient et profondément préoccupé par l’intensification de la campagne russe, depuis les cyberincidents et les opérations de désinformation jusqu’aux activités de sabotage », a déclaré mardi le porte-parole de la Sécurité publique, Tim Warmington, dans un communiqué aux médias.
« Le Canada a exprimé cette préoccupation directement aux responsables russes et a déclaré sans équivoque que toute menace à la sûreté et à la sécurité des Canadiens est inacceptable. »
Le mois dernier, les autorités polonaises ont annoncé avoir arrêté quatre personnes en lien avec un complot présumé visant à envoyer des explosifs au Canada et aux États-Unis.
Le bureau du procureur national polonais a déclaré que les plans du groupe prévoyaient d’envoyer des colis contenant des explosifs camouflés et des matières dangereuses via des sociétés de messagerie vers les pays de l’Union européenne et la Grande-Bretagne.
« L’objectif du groupe était également de tester le canal de transfert de tels colis, qui devaient finalement être envoyés aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada », a indiqué le parquet dans un communiqué.
Bien que les responsables polonais aient déclaré que le complot faisait partie d’un essai visant à placer des engins explosifs dans des avions à destination des États-Unis et du Canada, le New York Times a rapporté mardi que trois responsables occidentaux informés des renseignements sur l’opération avaient déclaré qu’ils ne pouvaient pas confirmer telle était l’intention.
« Bien qu’il n’y ait aucune menace imminente pour les Canadiens à l’heure actuelle, les agences canadiennes de sécurité nationale et d’application de la loi travaillent en étroite coopération avec nos alliés sur cette question grave afin d’assurer la sécurité des Canadiens », a déclaré Warmington dans le communiqué.
Le Times a rapporté que le complot avait été organisé par l’agence militaire russe GRU. Son objectif n’était pas tout à fait clair, selon le Times, ajoutant qu’il aurait pu être d’incendier les centres logistiques de DHL, peut-être pour lancer un avertissement.
Mais le Times a rapporté que les agences de renseignement occidentales cherchaient également à savoir si Moscou avait l’intention de quelque chose de plus sinistre, comme détruire des avions sur des pistes américaines, faire exploser des bombes dans des entrepôts américains ou même faire exploser des avions en plein vol.
Le porte-parole de Sécurité publique Canada a ajouté que Transports Canada prend la sécurité aérienne « très au sérieux » et travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre, les compagnies aériennes, les autorités aéroportuaires et les partenaires de sécurité pour assurer la sécurité des Canadiens.
« Transports Canada reste en vigilance constante, travaille avec ses partenaires pour répondre aux menaces à la sûreté aérienne du Canada et prendra des mesures immédiates si des problèmes de sûreté ou de sécurité sont identifiés », a-t-il déclaré.
CBC News a également contacté la GRC pour obtenir ses commentaires.