Postes Canada affirme que la menace de grève affecte déjà ses revenus
Postes Canada affirme que la menace d’une grève « affecte rapidement » ses revenus, car les clients qui s’inquiètent de l’arrivée de leurs colis de vacances à l’heure changent de service de livraison.
« Les détaillants ont besoin de certitude quant à leurs expéditions à cette période critique de l’année et transfèrent leurs colis vers d’autres sociétés de livraison », a écrit la société d’État dans un communiqué lundi soir.
« Les clients ont également annulé les campagnes de marketing direct pour éviter que leurs envois ne restent bloqués dans le réseau postal en cas de grève. »
Les volumes de courrier et de colis sont « en baisse significative et continuent de s’éroder », indique le communiqué, avertissant que la menace de grève ne fera qu’aggraver la détérioration de la situation financière de l’entreprise.
Postes Canada et ses employés syndiqués sont en pourparlers contractuels depuis près d’un an. Le mois dernier, 95 pour cent des travailleurs ont voté en faveur d’une grève.
Les négociations se sont poursuivies tout au long du week-end, les deux parties intensifiant leurs propos lundi. Le syndicat doit donner à Postes Canada un préavis de 72 heures avant qu’une grève puisse avoir lieu.
« S’il n’y a pas de réel mouvement à la table de négociation, nous n’hésiterons pas à passer à l’étape suivante », a déclaré lundi le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) dans un communiqué aux médias.
« L’urgence est désormais requise », a déclaré Postes Canada dans son communiqué. « Notre situation financière qui se détériore pourrait obliger l’entreprise à revoir ses propositions. »
La livraison le week-end est le principal point de friction
Postes Canada a perdu 3 milliards de dollars depuis 2018, et 490 000 $ au cours des six premiers mois de cette année seulement. La société d’État a déclaré qu’elle devait étendre la livraison des colis le soir et le week-end pour rivaliser avec d’autres entreprises.
L’entreprise et le syndicat ont pointé du doigt la pression en faveur de la livraison le week-end comme un point de friction.
« Jusqu’à présent, soit le syndicat s’est montré résistant au changement, soit il a imposé de sérieuses contraintes sur nos propositions de livraison flexibles, ce qui annulerait tout avantage potentiel du changement », a écrit Postes Canada.
Le syndicat dit vouloir s’assurer que les changements que Postes Canada poursuit ne compromettent pas les itinéraires réguliers à temps plein en semaine.
« Nous ne sommes pas convaincus que le plan de l’employeur protégera notre travail en semaine », a écrit le syndicat. « Le principal intérêt de l’employeur réside dans la ‘flexibilité’ pour livrer les colis au coût le plus bas possible. »
Le STTP a déclaré que Postes Canada n’est pas non plus disposée à améliorer son régime d’invalidité de courte durée.
« Malheureusement, l’employeur s’est montré peu disposé à considérer notre demande d’inclure 10 jours médicaux et sept jours personnels dans nos conventions collectives », a écrit le syndicat.
Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a déclaré que les médiateurs fédéraux, nommés à la mi-octobre, continuent de travailler pour éviter un conflit de travail.
« Ce sont des négociations très difficiles. Des questions majeures sont en jeu. La bonne nouvelle est que les parties continuent de dialoguer », a déclaré MacKinnon mardi.