C’est la saison de vaccination, et les scientifiques ont travaillé dur pour garantir que les derniers vaccins sont sûrs et efficaces contre les souches évolutives de la grippe et du SRAS-CoV-2.
Les vaccins subissent des changements d’année en année. Par exemple, une souche de grippe qui n’a pas été observée depuis plusieurs années a été exclue de certains vaccins cette année. Et bien sûr, l’évolution constante du SRAS-CoV-2 exige que les vaccins suivent le rythme.
Dr Manish Sadarangani (il/lui) et le Dr Julie Bettinger (elle/elle) sont deux chercheurs de la faculté de médecine de l’UBC qui participent à ces efforts. Les recherches du Dr Sadarangani comprennent des études en laboratoire et des essais cliniques de nouveaux vaccins, tandis que le Dr Bettinger est chercheur principal pour le Réseau CANVASqui assure une surveillance continue de la sécurité des vaccins une fois que leur utilisation a été approuvée.
Nous avons discuté avec eux de la façon dont les nouveaux vaccins sont gérés.
Quelles considérations sont impliquées dans la création et l’optimisation de vaccins contre la grippe et le COVID chaque année ?
MS: La grippe et la COVID sont causées par des virus qui évoluent avec le temps. Avec la grippe, chaque année, le virus est génétiquement un peu différent. Avec le SRAS-CoV-2, nous essayons toujours de savoir à quelle vitesse le virus évoluera d’année en année. Les vaccins doivent changer pour suivre cela.
Pour les vaccins contre la grippe dans l’hémisphère nord, la décision quant aux souches à introduire dans le vaccin sera prise en mars. Cela est basé sur l’apparence des souches à la fin de la saison précédente et sur la rapidité avec laquelle le virus semble évoluer. Le délai de fabrication des vaccins une fois que vous avez décidé de la recette est de cinq à six mois, donc les vaccins sont prêts à l’automne.
Quel est le processus de développement, de test et d’approbation d’un nouveau vaccin ?
MS: Tous les nouveaux vaccins sont démarrés en laboratoire et subissent des tests approfondis dans des études animales avant d’être testés sur des humains. Ils passent ensuite par des essais cliniques, en commençant par la phase 1 – sur un petit nombre d’adultes en bonne santé – pour tester leur sécurité chez les humains.
Une fois qu’un vaccin s’avère sûr, il passe aux essais de phase 2. Il s’agit généralement de centaines de personnes, parmi lesquelles des adultes en bonne santé ainsi que le groupe cible du vaccin. Par exemple, s’il s’agit d’un vaccin pédiatrique, vous verrez des enfants participer aux essais de phase 2.
Les essais cliniques de phase 3 impliquent des dizaines de milliers de participants et se concentrent à la fois sur la sécurité et sur l’efficacité du vaccin.
Toutes ces données sont soumises par le développeur du vaccin à Santé Canada, où il décide d’approuver ou non la commercialisation du vaccin auprès du public.
Comment le système canadien de surveillance de la sécurité des vaccins se compare-t-il à celui des autres pays ?
JB : La plupart des pays à revenu élevé disposent d’un certain type de surveillance de la sécurité des vaccins approuvés. Le Canada dispose de CANVAS, qui recueille des informations électroniques directement auprès des personnes vaccinées et non vaccinées pour rechercher tout signal concernant la sécurité des vaccins. L’Australie et les États-Unis disposent de systèmes similaires de signalement numérique basés sur les participants, mais ils n’incluent pas de groupe non vacciné, ce qui peut rendre plus difficile la perception d’un signal.
Comment répondez-vous aux préoccupations courantes que vous entendent les gens concernant la sécurité des vaccins ?
JB : La plupart des problèmes de sécurité dont nous entendons parler sont le résultat de fausses informations (informations incorrectes) et de désinformation (informations délibérément mensongées). Répondre à ces préoccupations avec plus d’informations n’est pas très utile. La meilleure façon de répondre aux préoccupations d’une personne est de faire appel à un prestataire de soins de santé de confiance. Si les soins sont prodigués d’une manière sûre et sans jugement, permettant à la personne d’avoir une conversation et de poser des questions, de nombreuses préoccupations peuvent être résolues.
Quelles sont les prochaines étapes pour améliorer les stratégies de vaccination contre les variantes du SRAS-CoV-2 et les souches évolutives de la grippe ?
MS: La principale chose sur laquelle les gens ont travaillé pour la grippe, et sur laquelle ils travaillent également pour le COVID, est d’essayer de voir s’il existe des moyens de produire des vaccins qui protégeront contre toutes les souches de grippe et toutes les souches de COVID. Jusqu’à présent, cela a été très difficile.
C’est la bataille constante que nous menons dans le domaine des maladies infectieuses, entre le système immunitaire humain et l’évolution de l’agent pathogène. Espérons que dans les 10 prochaines années, nous verrons des progrès significatifs. Ce serait formidable de disposer de vaccins contre ces virus qui changent génétiquement au fil du temps, afin qu’ils puissent être administrés moins fréquemment que chaque année.
Langue(s) de l’entretien : anglais