Une ménopause tardive liée à un risque d’asthme plus élevé
Les femmes dont la ménopause naturelle est tardive peuvent avoir un risque élevé de développer de l’asthme, selon une nouvelle étude publiée dans Ménopause: Le Journal de la Société de la Ménopause.1
Bien que les recherches sur le lien entre la ménopause et l’asthme soient limitées, plusieurs études ont suggéré un lien entre les hormones sexuelles féminines et l’asthme. Certaines recherches ont montré que des niveaux plus élevés d’œstrogènes, qu’ils soient naturels ou synthétiques, peuvent augmenter le risque d’asthme. De plus, l’utilisation d’un traitement hormonal a été associée à des taux plus élevés de diagnostics d’asthme, qui diminuent après l’arrêt du traitement.
Pour approfondir ce lien, une étude longitudinale a suivi plus de 14 000 femmes canadiennes ménopausées et a examiné la relation entre l’âge à la ménopause naturelle (ANM) et l’incidence de l’asthme.
La population étudiée comprenait des femmes ménopausées non fumeuses âgées de 45 à 85 ans qui ont été suivies pendant une période de 10 ans. Les participants ont été classés par ANM dans les catégories suivantes : 40 à 44 ans, 45 à 49 ans, 50 à 54 ans (référence) et 55 ans et plus.
Une analyse de survie a été utilisée pour déterminer le délai d’apparition de l’asthme. Une analyse de régression multivariée de Cox a été réalisée pour évaluer la relation entre l’ANM et le risque d’asthme, en ajustant les facteurs de confusion potentiels.
Le principal critère de jugement intéressant était l’incidence de l’asthme après la ménopause naturelle. Les femmes qui n’ont pas développé d’asthme au cours de la période de suivi ont été considérées comme des observations censurées et ont contribué en années-personnes à l’étude. Les critères d’évaluation ont été définis comme l’âge au début de l’asthme et l’âge au dernier suivi, qui pourrait être dû au décès, à la perte de suivi ou à la fin de l’étude.
L’analyse globale a démontré une diminution de 30 % du risque d’asthme chez les femmes ayant un ANM de 40 à 44 ans par rapport à celles ayant un ANM de 50 à 54 ans (IC à 95 % : 0,49 à 0,95). Ces résultats suggèrent que les femmes ménopausées plus tôt pourraient présenter un risque réduit d’asthme, confortant ainsi l’hypothèse selon laquelle les œstrogènes pourraient jouer un rôle dans l’augmentation du risque de cette maladie.
Suite à ces résultats, les enquêteurs ont émis des recommandations à l’intention des prestataires de soins de santé.
« Cette étude met en évidence les différences fondées sur le sexe en matière d’asthme, les femmes étant plus à risque d’asthme que les hommes à l’âge adulte », a déclaré Stephanie Faubion, MD, directrice médicale de la Menopause Society, dans un communiqué de presse.2 « Cela a également montré que les femmes dont la ménopause apparaît plus tard courent un risque plus élevé que celles dont la ménopause apparaît précocement. Les cliniciens doivent être conscients de ce lien et doivent surveiller les femmes plus âgées à la ménopause naturelle pour déceler les symptômes de l’asthme.
Avec l’asthme qui touche 339 millions de personnes dans le monde et la ménopause qui touche 1,3 million de femmes américaines chaque année,3,4 comprendre le lien entre ces conditions a des implications cliniques significatives. En reconnaissant les défis uniques auxquels sont confrontées les femmes asthmatiques ménopausées, les pharmaciens peuvent adapter les conseils pour améliorer les résultats pour les patients.
Cet article a été publié par notre publication sœur Drug Topics.