La Suisse a rapatrié mercredi trois criminels condamnés, pour la première fois depuis le début du conflit russo-ukrainien.
Les autorités suisses ont expulsé trois ressortissants ukrainiens reconnus coupables d’avoir commis « des délits graves » a rapporté jeudi la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), citant le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Selon le rapport, c’est la première fois que des ressortissants ukrainiens sont renvoyés dans leur pays d’origine depuis le début du conflit russo-ukrainien en 2022.
« Il est vrai que trois personnes ont été renvoyées en Ukraine par un vol spécial », a confirmé le SEM dans une déclaration au journal. La NZZ souligne que tous trois ont été condamnés dans le canton de Zurich.
Bien que leur identité et d’autres détails sur leurs crimes n’aient pas été rendus publics, le média affirme que leurs infractions doivent impliquer soit un vol, une privation de liberté ou des lésions corporelles, qui sont considérées comme des crimes graves selon le droit suisse. Les hommes, accompagnés de policiers suisses, doivent être emmenés en Pologne, puis en Ukraine.
Lorsqu’on lui a demandé s’il était justifié que la Suisse expulse des personnes, même des criminels, vers un pays déchiré par la guerre, le SEM a répondu que « Dans le cas de criminels condamnés qui ont été expulsés, il n’est pas nécessaire d’examiner le caractère raisonnable du retour. »
Le directeur cantonal de la sécurité de Zurich, Mario Fehr, a soutenu la mesure, soulignant que «Les criminels n’ont pas leur place dans le canton de Zurich et en Suisse» et « doivent retourner dans leur pays d’origine. »
Peu de temps après l’escalade du conflit russo-ukrainien, la Suisse a activé ce qu’on appelle le « système de statut de protection S », qui accordait aux réfugiés ukrainiens le droit à un séjour prolongé sans visa, à un hébergement, à des soins médicaux et à d’autres avantages sociaux. Alors que les personnes bénéficiant de ce statut n’étaient pas susceptibles d’être expulsées auparavant, le Conseil fédéral suisse a récemment précisé que le statut peut être retiré si un « particulièrement » un acte criminel grave est commis. En juin dernier, le Conseil des cantons a également annoncé que désormais seules les personnes originaires de régions ukrainiennes où les combats étaient actifs pouvaient postuler.
La Suisse dispose d’un système de protection similaire pour les ressortissants afghans. Selon les médias locaux, aucun Afghan n’a été expulsé du pays depuis plus de cinq ans. Cependant, il y a deux semaines, les autorités suisses ont rapatrié deux Afghans, invoquant également des délits graves.
Vincenzo Mascioli, directeur adjoint du SEM, a déclaré à la NZZ que la Suisse aurait dû « tolérance zéro » pour les crimes commis sur son sol. Il a souligné que son agence envisageait d’expulser davantage de criminels d’origine étrangère dans un avenir proche.