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Gisèle Pelicot a « décidé de ne pas avoir honte » dans un procès pour viol collectif en France qui pourrait changer la loi

AVERTISSEMENT : cet article inclut une discussion sur les agressions sexuelles et la violence conjugale.

Gisèle Pélicot, 72 ans, survivante d’un viol massif dont le cas a choqué le monde, a déclaré mercredi lors d’un procès dans le sud de la France qu’en rendant son cas public, elle était déterminée à aider d’autres femmes et à changer la société.

Dominique Pelicot, son mari, a reconnu avoir invité pendant près de 10 ans des dizaines d’inconnus chez eux pour la violer après l’avoir droguée. Cinquante autres hommes sont également jugés, accusés de l’avoir violée.

Pelicot, la voix souvent tremblante d’émotion, a déclaré au tribunal qu’elle avait été détruite par ce qui lui était arrivé. Elle a expliqué à quel point il était « incroyablement violent » pour elle que de nombreux accusés du procès, qui a débuté le 2 septembre, aient déclaré qu’ils pensaient qu’elle avait accepté les viols ou qu’elle faisait semblant de dormir.

« J’ai décidé de ne pas avoir honte, je n’ai rien fait de mal », a déclaré Pélicot, devenu un symbole de la lutte contre les violences sexuelles, devant le tribunal d’Avignon.

REGARDER | On applaudit Gisèle Pelicot devant le tribunal :

Gisèle Pelicot applaudie après avoir témoigné dans un procès pour viol collectif

Gisèle Pelicot, qui aurait été droguée et violée par des dizaines d’hommes dans le cadre d’un stratagème orchestré par son mari, a été accueillie par des fleurs et des applaudissements après avoir témoigné lors d’un procès public.

Elle a déclaré qu’elle avait insisté pour que le procès se tienne publiquement et non à huis clos, comme c’est souvent le cas pour protéger les victimes de viol, dans l’espoir que cela puisse aider d’autres victimes de viol.

« Ils [rapists] Ce sont eux qui doivent avoir honte », a-t-elle déclaré. Des vidéos de certains de ses viols que son mari avait filmés ont été projetées lors du procès, qu’elle a qualifié de « très difficile mais nécessaire ».

« Je n’exprime ni haine ni haine, mais je suis déterminé à ce que les choses changent dans cette société. »

Une femme plus âgée vêtue d’un pull rouge se tient dans une foule
Gisèle Pelicot assiste aux côtés de son avocat Stéphane Babonneau au palais de justice d’Avignon lors du procès de son ancien associé Dominique, à Avignon, le 16 septembre. (Christophe Simon/AFP/Getty Images)

Peut inciter à modifier la loi sur le viol

La France pourrait introduire des changements dans sa loi sur le viol pour inclure le consentement pour la première fois, à la suite du procès, qui a remis en question les limites de la législation existante et a incité certains hommes politiques de premier plan à appeler au changement.

Le nouveau ministre français de la Justice, Didier Migaud, s’est récemment déclaré favorable à une mise à jour de la loi, tout comme le président Emmanuel Macron, après que la France a bloqué l’inclusion d’une définition du viol fondé sur le consentement dans une directive européenne en 2023.

« Je pense qu’il est incompréhensible que nos concitoyens refusent d’inclure le consentement dans la définition du viol », a déclaré Migaud aux législateurs au début du mois.

Des lois sur le viol fondé sur le consentement existent déjà en Suède, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et dans plus d’une douzaine d’autres pays européens, la montée du mouvement féministe #MeToo ayant incité certaines juridictions à réformer la législation depuis 2017.

REGARDER | Dominique Pelicot reconnaît avoir invité des hommes à violer sa femme :

Un Français admet avoir laissé des dizaines d’hommes violer sa femme droguée

Avertissement : la vidéo contient des détails troublants | Dominique Pelicot, un Français de 71 ans, a admis mardi devant le tribunal que pendant près d’une décennie, il avait drogué à plusieurs reprises sa femme, Gisèle Pelicot, à son insu, et invité des dizaines d’hommes à la violer alors qu’elle gisait inconsciente.

Cependant, le droit pénal français définit le viol comme un acte de pénétration ou un acte sexuel oral commis sur autrui en utilisant « la violence, la contrainte, la menace ou la surprise ». Il ne fait aucune mention claire de la nécessité du consentement du partenaire et les procureurs doivent prouver l’intention de viol pour obtenir un verdict de culpabilité, ont déclaré cinq experts juridiques à Reuters.

La France hésite à s’éloigner de cette définition, et c’est une question très controversée. Certains experts juridiques et militants des droits des femmes affirment que le consentement met l’accent sur le comportement et les paroles de la victime, plutôt que sur l’accusé, et qu’une personne peut dire « oui » sans réellement le vouloir.

« Je suis une femme totalement détruite »

Des manifestations ont été organisées dans toute la France pour montrer leur soutien à Gisèle Pelicot, de nombreuses femmes exprimant leur admiration pour son courage.

« Ce n’est pas du courage. C’est de la détermination à changer les choses », a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas seulement mon combat, mais celui de toutes les victimes de viol. »

La plupart des accusés ont déclaré au tribunal qu’ils avaient été manipulés par Dominique, rejetant la faute sur lui. Seuls quelques-uns ont admis avoir violé Pelicot.

Certains se sont excusés.

« J’entends ces excuses, mais elles sont inaudibles », a-t-elle déclaré au tribunal. « En s’excusant, ils essaient de s’excuser. »

Déclarant que la trahison de sa confiance par son mari était au-delà de toute mesure, Pelicot a déclaré au tribunal : « Je suis une femme totalement détruite. »

Elle pensait qu’il était le mari parfait, a-t-elle déclaré au tribunal.

« Ma vie est tombée dans le néant. »

Une photo floue d’une femme plus âgée vêtue d’une robe fleurie
Pelicot marche lors d’une interruption au palais de justice d’Avignon alors qu’elle assiste au procès de son ancien partenaire Dominique le 17 septembre. (Christophe Simon/AFP/Getty Images)

Pour toute personne ayant été agressée sexuellement, un soutien est disponible via des lignes d’écoute et des services de soutien locaux via le Base de données de l’Association canadienne pour mettre fin à la violence. ​​Si vous êtes en danger immédiat ou si vous craignez pour votre sécurité ou celle des autres personnes autour de vous, veuillez appeler le 911.

Pour toute personne touchée par la violence familiale ou conjugale, un soutien est disponible via lignes d’écoute téléphonique et services de soutien locaux. ​​Si vous êtes en danger immédiat ou si vous craignez pour votre sécurité ou celle des autres personnes autour de vous, veuillez appeler le 911.

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