Le MET ouvre une exposition sur la carrière diversifiée de l’architecte moderniste sous-reconnu Paul Rudolph
Le Metropolitan Museum of Art a inauguré une grande exposition axée sur la carrière diversifiée et innovante de Paul Rudolph, un architecte moderniste de deuxième génération dont le travail côtoie des sommités telles qu’Eero Saarinen et IM Pei. Intitulée « Materialized Space : The Architecture of Paul Rudolph », l’exposition est présentée du 30 septembre 2024 au 16 mars 2025, couvrant un large éventail de contributions architecturales de Rudolph, depuis ses maisons expérimentales en Floride, en passant par des projets civiques, jusqu’à des mégastructures urbaines visionnaires et des gratte-ciel à usage mixte.
L’exposition présente plus de 80 œuvres diverses englobant diverses échelles et supports, notamment des dessins, des modèles, des meubles et des échantillons de matériaux, dont beaucoup proviennent du propre bureau de Rudolph. Cette vitrine complète est une collaboration entre le Met et les archives Paul Marvin Rudolph de la Bibliothèque du Congrès. Il vise à mettre en évidence les contributions radicales de Rudolph à l’architecture moderniste, en donnant un aperçu de son processus artistique complexe et en soulignant l’importance du travail de Rudolph dans le dialogue des espaces urbains modernes.
Organisée en sections thématiques, l’exposition retrace les étapes évolutives de la carrière de Rudolph, mettant en lumière son travail dans le domaine du logement, des projets civiques et ses commandes en Asie. Il examine également les principaux thèmes culturels et économiques du XXe siècle, tels que les politiques de rénovation urbaine et les tendances de la construction d’après-guerre. L’un des points focaux est l’ambitieuse mais non réalisée Lower Manhattan Expressway de Rudolph, reflétant sa vision de l’infrastructure urbaine.
De plus, l’exposition aborde la controverse persistante autour du brutalisme et de l’architecture concrète, contextualisant l’approche de Rudolph dans le paysage sociopolitique de son époque et explorant les raisons pour lesquelles certaines de ses œuvres ont été démolies ces dernières années.
Le refus d’être catégorisé fait de Paul Rudolph un architecte difficile à résumer, mais cette même qualité fait également de lui un sujet de recherche fascinant, poussant chaque jour de nouveaux publics à découvrir ou redécouvrir son travail. Les dessins complexes et visionnaires de Rudolph et les bâtiments spectaculaires achevés représentent une voix singulière sur le terrain encombré et variable du modernisme architectural tardif, une voix qui continuera à s’avérer à la fois envoûtante et déroutante pendant de nombreuses années à venir. – Abraham Thomas, Daniel Brodsky, conservateur de l’architecture moderne, du design et des arts décoratifs du Met
Au cœur de « Materialized Space » se trouve une exploration des compétences de Rudolph en tant que dessinateur. L’exposition présente ses célèbres rendus et dessins en perspective, soulignant l’importance des plans dessinés à la main dans l’enseignement et la pratique de l’architecture aujourd’hui. Ces œuvres, certaines prêtées par la Bibliothèque du Congrès, n’ont jamais été exposées ou documentées auparavant, enrichissant ainsi le récit du processus créatif de Rudolph. L’inclusion d’objets de l’Institut Paul Rudolph pour l’architecture moderne améliore encore la représentation complète de l’exposition des contributions de Rudolph au domaine architectural.
Des informations récentes ont annoncé que le Sanderling Beach Club de Paul Rudolph en Floride, construit en 1952, avait été détruit par l’ouragan Helene. Sur une note plus positive, le Brutalist Government Service Center de Boston, longtemps menacé par des propositions de démolition, a été annoncé comme étant soumis à un processus de reconversion pour être transformé en logements à usage mixte, une opportunité de préserver la structure historique tout en l’adaptant à répondre aux défis urgents de la ville.