L’inégalité des revenus au Canada a atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré alors que la richesse est de plus en plus concentrée entre quelques mains, selon l’agence statistique du Canada.
L’écart dans la part du revenu disponible entre les deux cinquièmes des Canadiens les plus riches et les deux cinquièmes les plus pauvres s’est creusé jusqu’à 47 points de pourcentage au deuxième trimestre de 2024, a rapporté jeudi Statistique Canada.
Il s’agit de l’écart le plus important enregistré depuis 1999, lorsque Statistique Canada a commencé à recueillir de telles données.
Cet écart est dû aux 20 pour cent des salariés les plus riches, qui ont vu leur part du revenu disponible augmenter le plus, selon le rapport. Cette augmentation est largement due aux gains d’investissement, que l’agence des statistiques attribue aux taux d’intérêt élevés.
« Si des taux d’intérêt plus élevés peuvent entraîner une augmentation des coûts d’emprunt pour les ménages, ils peuvent également conduire à des rendements plus élevés sur les comptes d’épargne et d’investissement », indique le rapport.
« Les ménages à faible revenu sont plus susceptibles d’avoir une capacité limitée à profiter de ces rendements plus élevés, car ils disposent en moyenne de moins de ressources disponibles pour l’épargne et l’investissement. »
Alors que les 20 pour cent les plus pauvres ont vu leur part du revenu disponible augmenter légèrement en raison des augmentations de salaire, les 60 pour cent des Canadiens du milieu ont vu leur part diminuer.
Le rapport de Statistique Canada indique qu’au deuxième trimestre, les 20 pour cent des Canadiens les plus riches détenaient plus des deux tiers de la richesse du pays, soit une moyenne de 3,4 millions de dollars par ménage. En comparaison, les 40 pour cent de Canadiens les plus pauvres ne représentaient que 2,8 pour cent de la richesse du Canada.
Interrogée sur l’inégalité croissante des revenus au Canada, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré que le gouvernement libéral s’était concentré sur la mise en place de politiques – telles que des programmes de garde d’enfants et de soins dentaires – pour aider les Canadiens de la classe moyenne et à faible revenu.
« Nous travaillons très, très dur pour contrer cette tendance de l’économie mondiale vers davantage d’inégalités », a-t-elle déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse jeudi.
« Nous nous y opposons avec des politiques très spécifiques conçues pour soutenir les Canadiens de la classe moyenne et les personnes qui travaillent dur pour rejoindre la classe moyenne. »
Mais le chef conservateur Pierre Poilievre a imputé aux politiques libérales l’aggravation des écarts de richesse et de revenus.
« Aujourd’hui, Statistique Canada a rapporté que l’écart entre les riches et les pauvres est à son plus haut niveau dans l’histoire, après que l’impression monétaire du NPD et du Parti libéral ait gonflé les actifs des super riches tout en gonflant le coût de la vie pour tous les autres », a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse. conférence de presse.