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L’Egypte a déclaré qu’un de ses gardes-frontières avait été tué au passage de Rafah avec Gaza, après des informations faisant état d’un échange de tirs entre les forces égyptiennes et israéliennes.
Israël a confirmé qu’une « fusillade » avait eu lieu lundi à la frontière égyptienne, ajoutant qu’elle était « en cours d’examen » et que « des discussions étaient en cours avec les Egyptiens », sans fournir plus de détails.
Les forces armées égyptiennes ont également déclaré qu’elles enquêtaient sur l’incident. Un responsable égyptien a cherché à minimiser la fusillade, affirmant qu’il s’agissait d’un « incident mineur » et qu’il n’avait « aucune signification politique ».
L’armée israélienne est présente à Rafah depuis qu’elle a lancé un assaut sur la ville du sud de Gaza au début du mois, qui a suscité de vives critiques de la part de l’Égypte et d’une grande partie de la communauté internationale.
Les responsables israéliens ont insisté sur la nécessité d’une offensive dans la ville pour vaincre le Hamas, qui a déclenché les hostilités actuelles avec son attaque du 7 octobre contre Israël, et dont le dernier bastion majeur se trouve dans la ville du sud de Gaza.
Mais même les alliés les plus proches d’Israël, comme les États-Unis, ont mis en garde à plusieurs reprises contre le bilan humanitaire désastreux d’une vaste opération dans la ville, devenue un refuge pour plus d’un million de civils après le déclenchement des combats entre Israël et le Hamas l’année dernière.
La Cour internationale de Justice a ordonné la semaine dernière à Israël de « cesser immédiatement » son offensive militaire à Rafah, avertissant que les conditions humanitaires dans la ville étaient « désastreuses ».
Cependant, les forces israéliennes ont continué à opérer dans la ville au cours du week-end, notamment une frappe dimanche soir qui a tué au moins 45 personnes dans un camp de tentes pour personnes déplacées dans le quartier de Tal as-Sultan.
Le procureur militaire israélien a ordonné une enquête sur cet incident, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié d’« accident tragique ».
Cette décision a cependant suscité une condamnation internationale. Le président français Emmanuel Macron s’est dit « indigné » par cette frappe et le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a déclaré que les Palestiniens étaient « pressés sans égard aux droits d’hommes, de femmes et d’enfants innocents qui n’ont rien à voir avec le Hamas ».
L’Égypte a été le premier pays arabe à établir des relations diplomatiques avec Israël en 1979, et les incidents majeurs sur leur frontière commune ont été rares ces dernières années.
Cependant, dans les premières semaines de la guerre, Israël s’est excusé après qu’un de ses chars ait tiré « accidentellement » et touché un poste égyptien près de la frontière dans la région de Kerem Shalom, blessant plusieurs gardes-frontières égyptiens.
En juin de l’année dernière, un responsable égyptien de la sécurité a abattu trois soldats israéliens, avant d’être lui-même abattu par les forces israéliennes, lors de ce qui a été l’affrontement frontalier le plus meurtrier depuis plus d’une décennie.