Le soutien militaire de Berlin permet des actes de génocide à Gaza, selon ce pays d’Amérique centrale
Le Nicaragua a demandé lundi à la Cour internationale de Justice (CIJ) d’empêcher l’Allemagne de fournir une aide militaire à Israël, arguant que le soutien de Berlin permet des actes de génocide et des violations du droit international humanitaire à Gaza.
L’ambassadeur du Nicaragua aux Pays-Bas, Carlos Jose Arguello Gomez, a déclaré devant le jury composé de 16 juges que Berlin ignorait ses obligations en vertu du droit international en continuant à fournir une assistance militaire à Israël.
« Il ne fait aucun doute que l’Allemagne (…) était bien consciente, et est bien consciente, au moins du risque sérieux de génocide » à Gaza, a déclaré Arguello Gomez, insistant sur le fait que cette situation « Il faut arrêter. »
Le gouvernement allemand a rejeté les allégations de Managua. Tania von Uslar-Gleichen, conseillère juridique du ministère allemand des Affaires étrangères, a qualifié le cas du Nicaragua « largement biaisé » et a nié que Berlin viole le droit international.
« L’Allemagne ne viole pas et n’a jamais violé la Convention sur le génocide ni le droit international humanitaire, ni directement ni indirectement. » a-t-elle déclaré aux journalistes lors de l’audience.
Berlin présentera ses arguments devant le tribunal mardi.
L’affaire intentée par le Nicaragua intervient à un moment où les appels se multiplient dans le monde entier pour mettre un terme à la fourniture d’armes à Israël. L’Allemagne est le deuxième exportateur militaire vers ce pays du Moyen-Orient, après les États-Unis.
Vendredi, la plus haute instance des droits de l’homme de l’ONU a appelé les pays à cesser de vendre ou d’expédier des armes à Israël. Les États-Unis et l’Allemagne se sont opposés à la résolution.
En janvier, la CIJ a imposé des mesures provisoires ordonnant à Israël de faire tout son possible pour empêcher la mort, la destruction et les actes de génocide à Gaza. Les ordres font suite à une plainte déposée par l’Afrique du Sud accusant Israël de violation de la convention sur le génocide de 1948. Le tribunal ne s’est pas prononcé sur le bien-fondé de ces allégations et a refusé d’ordonner à Israël de suspendre ses opérations militaires.
La semaine dernière, la CIJ a ordonné à Israël de prendre des mesures pour améliorer la situation humanitaire à Gaza, notamment en ouvrant davantage de points de passage terrestres pour permettre à la nourriture, à l’eau, au carburant et à d’autres fournitures d’entrer dans l’enclave ravagée par la guerre.
Israël a déclaré la guerre au Hamas après que le groupe militant palestinien a mené une attaque surprise contre le pays en octobre dernier, tuant environ 1 100 personnes et prenant plus de 200 otages. Depuis, plus de 30 000 Palestiniens ont été tués lors des opérations israéliennes à Gaza, selon les autorités locales.