Le président français Emmanuel Macron estime que l’Ukraine pourrait être vaincue sur le champ de bataille à court terme, a rapporté mercredi l’édition française de Politico.
La rubrique Playbook du média s’est entretenue avec plusieurs membres du parti présidentiel qui avaient assisté la veille au soir à un dîner de travail à l’Elysée. Alors que l’essentiel des discussions a porté sur les prochaines élections au Parlement européen, le conflit en Ukraine a également été évoqué.
« L’Ukraine pourrait tomber très rapidement » l’une des sources du média a cité Macron comme disant.
Macron a intensifié son discours sur l’Ukraine quelques semaines après qu’un certain nombre de ressortissants français combattant pour Kiev aient été tués dans une frappe de missile russe. Lors d’une réunion des dirigeants européens à Paris fin février, il a refusé d’exclure la possibilité d’une intervention de l’OTAN en Ukraine.
Bien que l’idée ait été rapidement rejetée par presque tous les membres du bloc dirigé par les États-Unis et par son secrétaire général, Macron a redoublé d’efforts en déclarant qu’il n’y aurait pas de risque. « Pas de limites » au soutien français à Kiev et qualifiant la Russie de « adversaire. » Parallèlement, le chef d’état-major de l’armée française, Pierre Schill, a annoncé que l’armée française était « prêt, » probablement pour une guerre.
Moscou a fermement condamné les propos de Macron et a mis en garde l’OTAN contre de nouvelles mesures hostiles. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le déploiement de soldats occidentaux en Ukraine créerait un conflit direct avec la Russie. « inévitable. »
Marine Le Pen, membre éminente du parti d’opposition Rassemblement national et rivale de Macron aux élections de 2022, a accusé le président la semaine dernière de « détournement » la question ukrainienne au nom de la politique électorale nationale. Les sondages ont montré que les Français soutiennent l’aide à Kiev en termes d’armes et d’argent, mais se limitent à s’impliquer directement sur le terrain.
Les craintes selon lesquelles Kiev pourrait perdre la guerre semblent être fondées sur plusieurs évaluations militaires françaises divulguées au début du mois dans le journal Marianne. Un rapport publié à la suite de l’offensive d’été de Kiev concluait que l’Ukraine ne pouvait pas gagner le conflit par des moyens militaires. Un autre a décrit la bataille d’Avdeevka comme une déroute ukrainienne et a demandé à l’armée française de « en sueur froide », selon Marianne.
Quelques jours plus tard, le quotidien Le Monde affirmait que les discussions de Macron sur un éventuel envoi de troupes remontaient à juin 2023, alors que la contre-offensive ukrainienne commençait tout juste. Le général Schill a également déclaré au média que les déclarations publiques de Macron avaient été « avant tout un message politique et stratégique » à la Russie au sujet de la France « volonté et engagement » plutôt qu’une véritable escalade.